"Le deuxième vœu", un très bon cru de l’auteur chilien Ramón Díaz-Eterovic
Heredia est de retour chez les libraires français avec son polar Le deuxième vœu. Cette fois, le détective mélancolique de Santiago du Chili enquête sur une deux affaires. D’un côté, un fils lui demande de retrouver son vieux père, disparu sans laisser d’adresse. De l’autre, l’orphelin Heredia voit apparaître des pistes qui pourraient le mener vers son propre géniteur.
Entre une plongée dans le business honteux des pseudos maisons de retraite au Chili, des mouroirs clandestins où les seniors aux maigres ressources sont dépouillés et traités comme des sous-êtres, et un retour presque irréel vers un passé qu’il n’a jamais connu, Heredia et son philosophe de chat Simenon nous envoûtent à nouveau.
Ramón Díaz-Eterovic (à lire, cette interview pour faire plus amples connaissance avec l’auteur qui évoquait déjà, dans Chili et carnets, la traduction de ce livre) fait avancer son intrigue par petites touches qu’il saupoudre d’échanges désabusés et d’ambiances hypnotisantes. Difficile de lâcher ce polar intelligent qui nous colle à la peau comme l’air des tripots où Heredia noie ses insomnies. Des bas fonds santiaguinos aux villes hors du temps du sud du pays, le privé en quête de son passé dépeint son pays avec justesse et sincérité.
Ramón Díaz-Eterovic, devant la Moneda, au Chili, en janvier 2012 (photo Anthony Quindroit)
Sorti il y a déjà quelques semaines en France (et en 2006 au Chili), Le deuxième vœu de Ramón Díaz-Eterovic devrait aisément trouver une place dans les sacs de plage cet été. Et dans les bibliothèques toute l’année !
Et si une seule dose ne vous suffit pas – et que vous avez déjà lu les précédents romans de Díaz-Eterovic parus aussi aux éditions Métailié – l’éditeur français dévoile simultanément un deuxième titre La couleur de la peau (chronique à suivre prochainement). Une double opportunité de découvrir ce Santiago que l’auteur, amoureux de la ville, dépeint si bien au cours des péripéties du célèbre détective chilien.
Le deuxième vœu, de Ramón Díaz-Eterovic (traduction Bernardo Toro), 250 pages, aux éditions Métailié 18 €.Un extrait est disponible sur le site de l’éditeur.