Nous autres humains sommes capables de nous remémorer des souvenirs « inutiles », qui remontent à des années, parfois avec l’aide de déclencheurs, qui peuvent être une musique, un parfum ou un lieu. La recherche sur la capacité de mémoire des animaux s’est jusque-là plutôt concentrée, par obligation, sur la mémoire de l’expérience vécue, ou mémoire épisodique, ici, les chercheurs montrent toute l’étendue inattendue de cette mémoire épisodique chez les chimpanzés et les orangs-outans. Une première expérience de laboratoire démontre la mémoire d’un événement qui s’est produit 4 fois 3 ans plus tôt (Voir vidéo ci-contre), une seconde expérience, d’un événement unique qui s’est produit 2 semaines plus tôt. Et les singes se montrent capables de distinguer ces événements d’autres événements, confirmant ainsi la composante spatio-temporelle de leur mémoire épisodique.
Une mémoire autobiographique : Les chercheurs montrent que, comme chez l’Homme, un processus de récupération associé à des indices, déclenche les souvenirs chez les singes qui ont donc besoin de cette configuration particulière pour se souvenir. A travers ces 2 expériences, les singes montrent une capacité à se rappeler des événements complexes, de manière rapide et inattendue, sur des périodes anciennes, des constatations qui suggèrent pour les chercheurs, que nos cousins primates partagent avec nous quelques-unes des caractéristiques de notre mémoire autobiographique. Ces résultats révèlent des capacités de mémorisation inattendues chez les primates de données qui n’ont pas forcément besoin d’une justification pratique.
Source: Current Biology 18 July 2013 doi:10.1016/j.cub.2013.06.017 Memory for distant past events in chimpanzees and orangutans (Vidéo@ Gema Martin-Ordas)