Il y a comme ça, parfois, des tuiles qui s’enchaînent les unes après les autres et qui vous tombent sur le coin de la figure sans crier gare. Certains les appellent la « loi des séries ». Suivant l’environnement dans lequel débarquent ces coups du sort répétés, et en fonction des enjeux qui y sont liés, l’impact émotionnel peut être considérable. Comment faire alors pour rester la tête hors de l’eau ? Car la première sensation ressenti dans ce type de situation est bel et bien celle de se noyer sous cette avalanche de pépins.
Quand ça veut pas…
Un projet, pour peu qu’il soit ambitieux, est une véritable aventure digne d’une épopée mythologique. Les enjeux d’une telle entreprise peuvent être liés à de multiples domaines.
- Financiers : c’est souvent celui-ci qui est cité en premier.
- Juridiques : jamais très loin du premier.
- Relationnels : impliquant plusieurs personnes.
- Émotionnels : en général nous y mettons un peu les tripes.
Comme souvent dans les aventures mythiques, les embûches font partie de l’histoire. Je dirais même que sans ces péripéties, il n’y aurait pas d’aventure. Ce sont elles qui, d’après moi, donnent de la profondeur et un caractère épique à la réalisation d’un projet.
Repensez à la dernière fois où vous avez écouté d’une oreille plus ou moins attentive les vacances de Gérard, votre collègue de bureau parti au camping de Montcuq avec femme et enfants.
Bon, au-delà du fait qu’ils étaient dans un trou
, avez-vous remarqué que la partie de son discours qui vous a le plus intéressée est celui où il est tombé en panne de voiture en rase campagne et, qu’en voulant traverser les champs pour demander de l’aide, il a croisé la route de Comanche, un taureau de 350 kilos en pleine période de rut ?S’ajoutant à cela, le passage où le petit dernier a décoré, façon art-dégueu, l’intérieur de la voiture avec le déjeuner précédemment ingurgité dans un relais d’autoroute, n’était pas mal non plus.
Bref, tout ça pour vous dire que les péripéties rencontrées dans toute entreprise font partie du jeu et c’est grâce à elles que nous pouvons d’autant plus apprécier les moments où tout va bien et que nous avons le sentiment que la vie est un long fleuve tranquille.
La loi des séries
Il y a une autre perspective à ce genre de situation. C’est ce que certains appellent la loi des séries.
Je n’ai jamais vraiment cru à cette loi ou d’autres du même acabit (loi de Murphy pour la plus connue). Pour moi, il ne s’agit que de probabilités qui, à un moment donné, deviennent “improbables”. Ce qui semble être une répétition de faits à haut potentiel destructeur de fessier, n’est en fait qu’une énième preuve que les probabilités jouent formidablement bien leur musique. En effet, rien n’est plus “normal” que la probabilité qu’un, deux, trois ou même quatre événements exceptionnels aient lieu les uns à la suite des autres. C’est l’essence même de la théorie des probabilités.
Pour aller un peu plus loin dans cette perspective, je dirais que c’est plutôt le fait d’envisager une sorte d’étalement dans le temps de faits exceptionnels qui n’a pas de sens.
Justement, en parlant de sens, et pour conclure ce billet estival, je pense que c’est à ce niveau que se jouent les conséquences de ce type de déconvenues en série.
Encore une histoire de sens
Car oui, le sens que nous donnons aux événements de notre vie détermine la façon dont ces mêmes événements nous impactent.
Et pour vous chers lecteurs du blog des rapports humains, quel sens donnez-vous aux événements qui s’enchaînent et dont vous vous seriez bien volontiers passé ?
A la semaine prochaine.