Malala Yousafzai a lancé vendredi 12 juillet à l’ONU un vibrant appel à «l’éducation pour tous les enfants», affirmant qu’elle ne se laisserait pas réduire au silence par les talibans. Les talibans «pensaient qu’une balle pourrait nous réduire au silence mais ils ont échoué», a déclaré d’une voix ferme l’adolescente pakistanaise rescapée d’un attentat en octobre 2012. «Et du silence sont sorties des milliers de voix».
«Aujourd’hui n’est pas le jour de Malala, c’est le jour de toutes les femmes, de tous les garçons et de toutes les filles qui ont élevé la voix pour défendre leurs droits», a affirmé la frêle jeune fille qui fêtait ce vendredi son 16ème anniversaire. «Je ne suis pas ici pour parler de revanche personnelle contre les talibans (..) je suis ici pour défendre le droit à l’éducation pour tous les enfants»
La tête couverte d’un châle rose, elle a été longuement applaudie par un parterre de dignitaires dont le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, l’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown, envoyé spécial de l’ONU pour l’éducation, et par plusieurs centaines de jeunes de 12 à 25 ans représentant 85 pays.
Gordon Brown l’a présentée comme «la jeune fille la plus courageuse du monde» et lui a souhaité «un joyeux anniversaire», tandis que Ban Ki-moon saluait «Malala, notre héroïne, notre championne», la félicitant de «lancer un message d’espoir et de dignité». «Ce dont les terroristes ont le plus peur, c’est que les jeunes soient éduqués», a-t-il expliqué.
En lice pour le prix Nobel de la paix
Ban Ki Moon a rappelé que plus de 57 millions d’enfants n’avaient pas la chance d’aller à l’école primaire. «La plupart sont des filles et la moitié vivent dans des pays en conflit», a-t-il ajouté. Rappelant les récentes attaques contre des établissements scolaires au Pakistan ou au Nigeria, il a affirmé que «les écoles doivent être des refuges pour tous les enfants, filles et garçons.»
Il s’agissait du premier discours en public de Malala depuis qu’elle est sortie de l’hôpital de Birmingham, en Angleterre, en février après y avoir subi avec succès une opération à la tête. Devenue une icône de la résistance aux talibans, l’adolescente est en lice cette année pour le prix Nobel de la paix.
Malala a été atteinte d’une balle à la tête lors d’une attaque des talibans contre l’autocar scolaire qui la transportait le 9 octobre 2012, dans la vallée de Swat. Les talibans voulaient la punir pour son engagement en faveur du droit des jeunes filles à aller à l’école.
Malala a remis à Ban Ki-moon une pétition diffusée par internet et demandant aux 193 pays membres de l’ONU de «financer écoles et enseignants» afin de tenir la promesse d’assurer à tous, filles et garçons, une éducation primaire d’ici à 2015.
Source : Libération
"Nos livres et nos crayons sont nos armes les plus puissantes"
"Un enfant, un maître d'école, un livre, un crayon peuvent changer le monde"
"Je ne parle pas en mon nom, mais au nom de tous ceux dont la voix ne peut être entendue"
La jeune activiste, qui dit s'inspirer des combats menés par Martin Luther King et Nelson Mandela, est en lice cette année pour le prix Nobel de la paix. Sans surprise, son nom figure parmi les favoris.
Source : Le Monde
Le Pakistan consacre 1,8 % de son budget national à l'éducation. La liste des difficultés de l'école publique au Pakistan est infinie. Les locaux sont souvent délabrés, parfois dangereux.
Les besoins élémentaires ne sont pas assurés : absence de toilettes, d'électricité, voire de chaises ou de tables. Quant à la formation des enseignants, elle est totalement inadaptée.
Au Pakistan, seuls 50 % des enfants en âge d'aller à l'école primaire y sont inscrits. Pourtant, la demande des parents est très forte dans tout le pays. Mais l'institution scolaire ne remplit pas sa fonction.