J’ai toujours été la reine des petits accidents, la tête dans la lune et les pieds sur terre (enfin j’essaie). Je me suis pris pas mal de lampadaires dans ma vie. Je pourrais blâmer les autres mis c’est entièrement ma faute… je ne fais tout simplement attention !
Le statut d’adulte responsable qui vient avec le rôle de maman avait donc toutes les promesses du monde mais, et j’en suis la première surprise, j’ai appris…J’ai appris à faire attention, à plus me préoccuper des déambulations de mon fils que de ce qui se passe sur la lune ;) Et donc, à part quelques accidents de coupe-ongles, il n’y a rien eu à déclarer dans le département bobo.
Détail surprenant, mes reflexes ce sont même décuplés. Je n’ai pas ma pareil pour prévoir la trajectoire de chute d’une voiture, tel buzz l’éclair je l’attrape (presque toujours) avant son atterrissage en tumultes et fracas. Ces nouveaux reflexes, de véritables « super pouvoirs » pour quelqu’un aussi gauche que moi, sont bien utiles maintenant que ma petite canaille peut marcher, courir et même … sauter !
Et puis les « terrible two » sont arrivés. On m’avait prévenu qu’il faudrait que je décuple mon attention à chaque instant, qu’à deux ans les enfants dévorent chaque opportunité et testent vos/leurs limites au quotidien (ou plus exactement 3 ou 4 fois par heure…). J’étais prévenue mais pas suffisamment préparée. Ces tout nouveaux super pouvoirs n’ont pas réussi à me protéger de mon naturel. Et… pour la première fois depuis des années ; j’ai eu des grandes retrouvailles avec… le SOL!
Un sac poubelle dans chaque main j’ouvre la porte, mon fils me suis banane en main. Je fais bien attention qu’il ne sa casse pas la figure en descendant la marche, ben oui après tout il a les mains prises. Je ne regarde pas où je mets les pieds et là… Tadah … glissade spectaculaire, jambes qui partent dans tous les sens, vol plané et atterrissage en catastrophe en bas des marches.
Et me voila, assise par terre, contemplant mon sors. Aie… j’ai mal partout et un peu au cœur aussi. Je regarde mon genou et mon pied gauche, ils dégoulinent de sang. Je bouge les poignets, rien… ça a l’air d’aller. C’est là que j’entends un son, un son que je connais bien et qui me réchauffe toujours le cœur mais pas cette fois…
Je me retourne tout doucement vers la source de ce son si familier et là je vois, en haut des marches, banane toujours en main : un petit bout de chou aux boucles châtain me regardant fixement tout en s’appuyant contre le mur pour contenir ses éclats de RIRE. Ce rire chaud, en cascade, qu’il a quand je le chatouille.
Et moi je regarde ma petite canaille, assise par terre, entre mes deux sacs poubelles (intacts je précise) ; l’air dépité ne sachant quoi lui dire (ben c’est vrai au final, je préfère qu’il en rie, plutôt qu’il ait eu peur pour maman mais bon quand même…;). Secouée et encore incapable de me lever ; je le regarde se plier littéralement en deux de rire.
Apres quelques secondes, il finit par changer sa banane de main, s’appuyer contre le mur et descend avec la plus grande précaution les trois marches que je viens de dévaler. Il vient vers moi, sourires aux lèvres. Il s’est arrêté de rigoler. Il me tend la main pour m’aider à me relever et là mon petit cœur de maman fond. Ooohh il est venu aider sa maman, comme il est gentil.
Je rassemble donc mes esprits, prend sa main et m’apprête à me relever quand j’entends mon petit garçon me dire des éclats de rire dans la voix « More, Mummy. More !»
Tout ça s’est passé il y a un petit peu plus d’un mois. Mon fils a trouvé un nouveau jeu : appuyer sur les pansements de maman pour l’entendre s’exclamer « aie, aieee » ! Il a aussi appris à me donner des bisous pour compenser. Quel gentleman mon fils ;) ! Sinon, moi, j’ai de jolies petites cicatrices violacées sous le genou gauche et sur le pied et je pense sérieusement à investir dans une trousse de premier secours un peu plus corsée pour mon fils… et pour moi !