Pot pourri: Venez prendre un verre + “Ce n’est pas grave”.

Publié le 21 juillet 2013 par Maybachcarter

03h26 du matin….

J’ai du Jamiroquai à fond le casque depuis une heure au moins. Dieu merci d’ailleurs, je me serai endormie sur mon clavier dans le cas contraire. Mes samedis se confondent à tous les autres jours de la semaine, et je crois que le pire c’est que je préfère vraiment passer mon week-end sur Word ou Excel que de sortir. Une forme assez vicieuse du syndrôme de Stockholm version entrepreneur je suppose. Enfin bon, vous allez bien ? En fait, ne me répondez pas. Vous me le direz de vive voix (pour ceux qui sont à Paris) le 30 juillet 2013. Hé oui, FASHIZBLACK organise son 1er événement. Ca fait des ANNEES qu’on nous demande d’en faire, mais nous avions d’autres priorités et surtout, nous sommes partisans de la qualité (même retardée) plus que de la quantité. Raison pour laquelle nous sommes contents de démarrer nos apéros d’été avec la marque de champagnes LANSON. Donc je vous y attends, vous chères lectrices et lecteurs. Mais pour cela, inscrivez-vous (petite indication: l’entrée est uniquement sur liste et en 24h, 50% des places sont déjà réservées).

Pendant qu’on en est à parler boulot (sais-je parler d’autre chose ces temps-ci ?).. pour ceux/celles qui ne m’ont pas dans leur page d’accueil Facebook ou Twitter, je prends la peine de re-poster la photo des nouveaux locaux de la boîte. Petite start-up deviendra grande…

Elle est volontairement pourrave floue, on était en pleine visite et puis bon, j’étais bien plus concentrée à imaginer où j’accrocherai mon portrait géant de Fela Kuti qu’à jouer les Steven Meisel avec mon téléphone. J’attends d’y passer ma 1ère journée comme un gosse attend la rentrée des classes, c’est vous dire. Ca m’avait un peu manquée cette impatience de passer le cap d’après.. Je n’arrivais même plus à me réjouir spécifiquement quand je recevais de bonnes nouvelles tant j’étais focalisée sur ce qui n’allait pas. Là, la courbe semble s’inverser sûrement et je ré-apprends à être fière de ce que je fais et à féliciter mon équipe, qui est restée soudée malgré les galères. Ca fait un peu mélo, mais quand on commence à voir le bout, on apprend à mieux apprécier le fait d’être bien entourée (professionnellement ou non)… Ca compte tellement, vous n’avez pas idée, bref.

Je parlais de courbe qui s’inverse… Je suis littéralement noyée sous le travail, mais pour une fois, ce n’est pas tellement par contrainte. Je commence à recevoir des propositions de plus en plus importantes (en terme d’impact, de prestige, de cash..), et bien sûr, y en a certaines auxquelles je ne peux clairement pas dire non. Et tant pis si ça signifie réduire de quelques heures supplémentaires mes heures de sommeil. On aura toute la mort pour dormir, comme dit l’autre. En fait, les choses commencent à rentrer dans leurs cases d’elles-mêmes, sans que je n’ai à aller forcément chercher mes opportunités. J’aimerais pouvoir vous donner des détails bien plus précis, mais chaque chose en son temps. Et puis vous me connaissez, je suis assez superstitieuse. Tant que je n’ai pas verrouillé certaines affaires, je ne les “déclare” pas solennellement. J’ai développé cette paranoïa de faire des “effets d’annonce” bidon à force de voir d’autres en payer les conséquences. Autant être sûre de ce que je dis, en ayant les clés en main.

Je parlais de propositions tout à l’heure.. Je me suis longtemps imaginée comme liée à la vie, à la mort à Fashizblack. Si le magazine coulait, je coule avec. A force de me confondre (dans tous les sens du terme) avec le destin de mon projet, j’ai parfois légèrement perdu pied tant c’est parfois dur à vivre, sur le plan émotionnel. Puis.. j’ai eu quelques “wake up calls”. Le 1er, puis le 2ème. Et j’ai fini par réaliser que ma vie ne s’arrêterait pas si le projet, lui, s’arrêtait. Je ne suis pas à l’article de la mort donc j’aurais encore de nombreuses années pour lancer 10, 15, 1000 Fashizblack s’il le faut. J’ai appris à dealer avec cette idée, puis j’ai commencé à noter frénétiquement toutes les idées de business qui me viennent en tête. Certaines étaient loufoques, d’autres, de bonnes pistes à explorer. Puis une rencontre avec X, une conversation avec Y, et je commence à me dire qu’il faut que j’arrête d’avoir peur. Peur de sortir de la configuration de la co-création d’entreprise, peur de ne pas avoir d’associé avec qui partager les risques, peur (tout simplement) de mal faire.. Encore une fois, ça a été une introspection de plusieurs semaines et enfin, j’ai décidé de me jeter à l’eau: je monte ma propre boîte. Toute seule, cette fois. Tout d’abord parce que ça devient absolument nécessaire vu l’accroissement de mon activité hors-Fashiz’. Mais aussi parce que je me sens prête. Pas forcément prête au sens “Xena la Guerrière“, plutôt prête à assumer la réussite et l’échec de ce que je vais faire toute seule, comme une grande. Je ne suis pas encore au stade ultime de la sérénité, je me pose toujours 1 milliard de questions avant d’accepter un deal, mais j’apprends à composer avec le fait que ce ne soit pas SI GRAVE si ça ne marche pas, en fin de compte. Ma vie ne va pas s’arrêter là, et ceux qui parleront de toute manière n’ont pour la plupart pas fait le quart de sacrifices que j’ai dû faire pour arriver là où j’en suis pour le moment. Donc voilà. Cela m’a pris du temps, mais je sais enfin me dire: “Ce n’est pas grave“. Je fais moins de crises de stress, j’apprends à calmer mes démarrages au quart de tour sans nicotine. Et c’est tout cela qui me permet d’avoir un certain détachement dans mon rapport au travail (bon, je bosse toujours autant mais le stress en moins).

Donc je disais. Je monte ma boîte. Bien évidemment, vous allez me demander dans quel domaine (même si la question peut sembler rhétorique). Le fait est qu’en rentrant de New York, après mon immersion dans le domaine des R.P. dans le milieu du luxe, j’étais écoeurée. Moi ? Bosser dans la comm’ ? Plus jamais, plutôt manger des cafards vivants que de remettre mes pieds dedans. Puis finalement… on commence à me demander des services, des conseils, certains proposent de me payer pour ça… Bon, je réfléchis et je me dis, après tout, pourquoi pas. Je parle toute seule devant mon ordi quand je lis souvent certains dossiers de presse, donc tant qu’à faire, autant mettre mes remarques à contribution. De l’autre côté, je commence petit à petit à comprendre comment l’industrie du divertissement est segmentée en Afrique subsaharienne. Et bien sûr, je repère assez rapidement les niches que personne n’occupe, parfois pas négligence, parfois par absence de compétences, parfois à cause des deux. Et c’est pour cela que plus haut, je parlais de choses qui commencent à rentrer toutes seules dans des cases. Actuellement, il y a une demande croissante sur le segment Branding Afropolitain de manière globale, et avec l’expérience acquise chez Fashizblack, je peux dire – sans prétention – que j’ai une vision assez précise de ce marché, anglophone comme francophone. Je vois les lacunes des uns, les forces des autres, les bulles qui vont bientôt éclater, les tendances qui sont récupérées et exportées d’un bout à l’autre du continent africain.. Du coup, je finis par réaliser que mes longues nuits de recherche à aller jusqu’à la page 20 de Google pour lire des forums de spécialistes du marketing au Kenya vont enfin me servir à quelque chose.

Maintenant que je commence à mettre un nom sur ce dans quoi je vais baigner, et dans quelle région je souhaite le faire.. il ne me manque plus que la data. Malheureusement, dans le domaine du marketing, du branding digital (ou non), des RP ou autre liés à l’Entertainment en Afrique, il est quasi-impossible de trouver des dossiers complets avec chiffres à l’appui. Je vais donc devoir constituer mes propres bases de données d’information. HEUREUSEMENT que c’est quelque chose que je fais déjà depuis un moment, sinon ça m’aurait vite gavée, bref. Je passe donc un bon moment à analyser les chaînes télévisées africaines, pays par pays. Idem pour les sites web culturels ou communautaires, je détaille, je recoupe les infos, je fais des petites notes ici ou là.. et au fur et à mesure, ma sphère (aussi bien géographique que stratégique) d’intervention commence à se dessiner d’elle-même. Ma méthodologie est un peu tirée par les cheveux mais son avantage est que j’en sors plutôt confiante, et c’est la raison pour laquelle dès la semaine prochaine, j’attaque la concrétisation.

Avant de finir, je voulais vous parler de Mo Abudu, la fondatrice d’EbonyLifeTV (l’équivalent africain de la chaîne afro-américaine BET, qui a été lancé au Nigéria au début du mois de juillet). Quand vous avez deux minutes, lisez son parcours, il est plutôt intéressant. Et svp, ne la limitez pas au titre d’ “Oprah Winfrey africaine”. Tout le monde utilise ce titre aujourd’hui, il ne veut plus rien dire. Et puis, j’aime beaucoup Oprah, mais je pense que l’Afrique a besoin d’un tout autre type de profil en matière de businesswomen. J’en ferai peut-être l’objet d’un post, d’une chronique radio ou d’une conférence…..

Talk To y’all later, kids!!

Paola.