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Atelier d'écriture.

Publié le 20 juillet 2013 par Alexcessif
La matrice:  Asphodèle Atelier d'écriture. Mon texte ci-dessous. Les mots imposés étaient : liberté, sens, découverte, régime, déraison, pantois, hasardeux, obligation, privé, barrière, demeurer, tabou, aventure, inceste (facultatif), rouge et honte, hallucinant, hangar.  « -Fais tourner le yaourt ! Dis maman. » Je lampe en loucedé une ultime cuillerée avant de passer le laitage à ma frangine qui le passera à maman en espérant un second tour. Depuis le départ du daron avec la télé et les meubles on est 3 sur un yaourt. Avantage : on n’est jamais privé de dessert quand la grosse du dessus dépense des fortunes en régime minceur et les yaya ne passent pas par le frigo devenu  inutile depuis qu’EDF nous a coupé le jus. Alors quand Momo et Lucien sont venus me chercher pour faire un tour en bagnole, j’avoue, j’ai fui ! Bon, Momo, il a pas de bagnole ! Pourtant je suis au volant de sa béhème sans chercher des raisons! Dans la cité Momo l’hasardeux, il est du genre à sauter la barrière derrière le hangar du mécano à la découverte des joies automobiles. « -tiens, range la caisse j’vais faire un retrait ! »  Sa carte bleue doit avoir la même origine que sa bagnole, et il doit être en rouge à la banque. Nez en moins et par manque de flair je me suis garé devant le CréMu avec beaucoup de déraison et pas mal de folies si je comptabilise les désordres  de cette histoire. « -laisse tourner le moteur, on en a  pour une minute ! » Là, j’ai senti l’aventure foireuse et une question supplémentaire  s’empilât à la porte fermée de mon intelligence quand j’aperçus les fils du contacteur de la bagnole pendouillant sous la colonne de direction tandis que Momo et Lucien enfilaient une cagoule puis entraient dans la banque. Désemparé, pantois devant ce spectacle hallucinant malgré l’alarme qui gueulait je décidais de demeurer devant l’agence fermement décidé à obtenir une conversation sans tabou avec mes potes. Je me suis fait serrer par le commissaire Moulin rentrant du resto avec Julie Lescaut dans la voiture pièce à conviction. Pendant ce temps, derrière la banque, Momo et Lucien se faisaient la malle sur une mobylette par la sortie des artistes, l’entrée du personnel demeurée ouverte durant leur fric-frac. Un sentiment de honte m’envahis quand je compris que j’étais juste une diversion dans le plan de Momo et Lucien. Malgré la session baffe dans le commissariat j’ai pas lâché le nom de mes « complices » j’ai plutôt insisté sur ma version : j’attendais devant la banque deux inconnus dans une voiture qui ne m’appartenais pas. Préférant passer pour un demeuré que pour une balance. Chais pas pourquoi : les baffes me rappelaient papa, comme quoi dans la mnésie un truc en plomb se transmute, par l’alchimie du souvenir, en or de la période heureuse où l’on bouffaient bien à la maison. Surtout et sans doute n’avais-je plus envie de partager mon yaourt et marre de n’avoir qu’un bénard du secours catholique pour « faire » l’année scolaire. Et puis c’est quoi la liberté ? Une cage plus ou moins  grande ? Mon mutisme avait du sens. J’ai pris sept ans !  J’allais faire mes universités chez les durs en payant le ticket d’entrée des malfrats, avec à la sortie le prix décerné grâce à l’obligation de l’omerta. C’est sûr : Bac + 7 en poche, j’allais trouver du boulot comme chauffeur, me manquait plus que le permis de conduire. En "zonzon ", c’est sûr,  on bouffe plus qu’à la maison ! Ce qui m’a le plus gêné, c’est la sodomie de bienvenu.

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