Dans le TER entre St lazare et Versailles rive droite
La bourgeoisie y’a que ça de vrai.
Le week-end, je vais souvent à Versailles ou St Germain en Laye rendre visite à tel ou tel de ma famille. Parce que je le vaux bien.
Un soir, j’ai décidé d’y aller au dernier moment. Il était tard, j’ai pris l’un des derniers trains.
Tout le monde somnolait. Moi aussi, et le mec en face aussi. Enfin non lui il ne somnolait pas, il dormait.
Dans ce genre de situation et la fatigue aidant, j’ai tendance à me poser des questions fondamentales pour l’avenir de l’humanité. Du genre «comment ça se fait que les gens qui s’endorment dans le métro arrivent toujours à se réveiller pile pour leur station ?» Après j’essaye évidemment de trouver une réponse, comme tout philosophe qui se respecte.
Le train arrive en gare de Versailles et pile quand il commence à ralentir, le gars en face commence à émerger.
«ha ben voilà, me dis-je, c’est fou, on arrive et paf, il se réveille. Le mec lève les yeux encore tout collés, on sent qu’il a hâte d’arriver et se foutre sous sa couette. Il esquisse un sourire et me demande «ça y est, on est à St lazare ?» Vous avez déjà connu ça, ce moment de pitié et d’empathie où vous vous dites «merde le pauvre…» Ben voilà, pareil. On se demande comment on va lui annoncer la triste réalité.
Après avoir appris que non, il était à Versailles, et après avoir digeré la nouvelle, le mec me regarde d’un air hébété et me demande l’heure…
C’est là qu’il a compris : il avait fait deux allers-retours à dormir dans le train. Résigné, il a remonté son pull contre la fenêtre et s’est placé de manière à continuer sa nuit.