Mises à part les quantités indigestes de reggaeton et des tubes de Britney Spears des années 2000 qui grésillent à travers les enceintes des bus locaux, il ne vous reste que peu de choses si vous n’êtes pas non plus amateur de cumbia ou cueca chilena. Je vous conseille cependant une petite recherche Youtube pour ces derniers styles, ça vaut le coup d’oei.. d’oreille, ne serait-ce que pour élargir sa culture musicale. Il reste aussi la variet’ locale, mais elle n’a guère à envier à la française.
Bref, au fil du temps et des rencontres, j’ai découvert quelques « perles » ici ou là, et je tenais à vous faire partager l’une d’entre elles.
Ayant un petit faible pour le métal, on va donc taper dans la butte directement. Et c’est parti pour une avalanche de cheveux longs, de quadruple pédale, de grosses grattes qui dégueulent facilement leurs 48 notes à la seconde, mesures en 14/17 au minimum et autres riffs décapités et gavés d’incohérence rythmique. Le groupe s’appelle Octopus et on peut hésiter sur le pourquoi du comment du nom : entre ses quatre membres en ayant chacun deux (au moins) qui s’acharnent sur leurs instruments jusqu’au sang, ou sur le batteur Cristobal Orozco, qui se détache de l’ensemble avec un jeu aussi complexe que décousu, à se demander si il n’aurait pas de l’encre dans les veines.
On est ici en plein dans ce qu’on pourrait appeler le registre métal progressif expérimental. Les inconditionnels de Meshuggah, ou peut-être même plus Sikth ou Textures s’y retrouveront facilement, pour les autres, faudra s’y habituer.
Dans leur troisième album (EP diront certains : 8 tracks pour une petite trentaine de minutes de set) s’invitent quelques acteurs supplémentaires, notamment le saxophone d’Andres Perez sur Fearless 1 et 2, et la voix de Pepe Lastarria (All Tomorrows, autre formation chilienne) sur Faceless Source. On sent ici une très nette progression depuis leur première galette Bonsaï, sortie en 2006, tant au niveau qualité des morceaux que précision rythmique.
A propos de voix, les fans du style l’auront remarqué très vite, et ce serait mon gros bémol, elle manque terriblement au fil de l’écoute. Le groupe surprend dés le début avec Ethereal Mind, qui résume bien l’esprit du groupe, mais s’essouffle rapidement et se répète malheureusement avec les morceaux qui suivent, hormis la présence du sax’. Malgré la qualité et la technicité musicale quasi irréprochables dans ce style , un chant, des « braillantes », ou au moins des paroles auraient permis plus de couleurs et d’originalité dans les compositions. On note bien cette différence sur Faceless Source, qui en fait pour moi la, et malheureusement presque unique, bonne chanson de l’album.
Into the Void of Fear se termine sur un morceau du même nom, calme et reposé, qui fera toutefois passer l’audition.
Que lo disfruten !!