En ouverture de ce billet, une autre de ces magnifiques conférences de Hans Rösling où il vous change ce que vous pensiez savoir sur le monde, à coup de données magistralement présentées. A part le bonheur qu'il arrive à répéter à chacune d'entre elles, je vous montre cette vidéo aujourd'hui pour deux raisons, une très claire et l'autre un peu plus cachée dans sa conférence.
La raison très claire, c'est qu'il décrit la diminution de la mortalité infantile mondiale, et la diminution du nombre d'enfants par familles. L'une et l'autre sont de très bonnes nouvelles. C'est la promesse d'une vie décente pour plus de monde qu'avant (mourir à 5 ans de diarrhée ce n'est pas la vie que l'on souhaiterait en venant au monde), et c'est la promesse aussi (à terme) d'une humanité dont le nombre se stabilise.
La raison un peu plus cachée, c'est ce qu'il décrit sur le lien entre l'éducation pour tous et la chute de la mortalité infantile. Ce lien est bien connu: quand on éduque tout le monde, on éduque par définition les filles. Et une population féminine mieux éduquée cela se traduit par une chute de la mortalité infantile. Et une chute du nombre d'enfants par familles. C'est le socle des deux bonnes nouvelles. Rösling montre cela au passage en commentant le cas de la Suède.
Sauf qu'il y a un hic, qui ressort vite mais bien dans la conférence. Ce hic? Éduquer les filles et en voir les effets, cela prend une génération. Il faut donc soutenir durant deux ou trois décennies l'éducation des filles dans un monde qui n'en a pas l'habitude. Et ensuite, le monde va mieux. Cela semblerait presque simple. Sauf que dans l'intervalle, c'est difficile. Les filles restent plus à la maison, quand l'éducation coûte elles n'ont que rarement la priorité, quand elles sont scolarisées elles manquent davantage l'école (par exemple quand elles sont leurs règles et rien pour les gérer), et parfois elles attirent même une hostilité meurtrière. L'histoire de Malala, c'est cela.
Soutenir l'éducation des filles, cela peut donc passer par toutes sortes de moyens. Mais qu'est-ce qui marche? Et, si cela prend une génération pour voir des effets, comment faire au plus efficace? De plus en plus d'associations se penchent sur l'impact de la philanthropie. Je vous en reparlerai dans un billet exprès pour. Mais qu'il s'agisse d'éducation et mesurer ce que l'on fait devient nettement plus difficile. Des ONG qui s'occupent d'éducations des filles, il y en a quelques unes. Par exemple Educate girls globally, ou Days for girls, ou encore Because I am a girl. Mais vous en connaissez certainement d'autres, et c'est un des buts de ce message d'en faire connaître. Vous nous dites laquelle vous plait, et pourquoi?