Nous y sommes. Dans le train, vers les vacances, vers le bord de la mer. L'on quitte Paris de bonne heure, les bras chargés mais le cœur léger et jamais la ville ne semble aussi aimable que lorsque l'on s'apprête à la quitter pour l'été. Pendant le voyage, l'on se défait de l'insoutenable pesanteur de l'être et de l'avoir, on oublie tout ce qui n'est pas ces champs de blé mûr qui défilent, ourlés de haies touffues, ces hameaux, ces clochers. Je n'arrive pas à lire. Je me remémore les étés passés. Il me semble n'être moi-même que face à l'Océan et chaque année, ces retrouvailles m'arrachent des larmes de joie.
L'été est une bourrasque de sensations, parmi lesquelles le goût de certains fruits. Les pêches, les abricots mûrs, les Reine-Claude, la rhubarbe. Je réduis les desserts à leur plus simple expression, comme ici où un faux crumble assemblé à la va-vite sert d'alibi à cette rhubarbe juste rôtie au miel et au thym. La cuisine de l'été, c'est celle qui se donne au premier regard, celle qui ne cache rien.
- 7 ou 8 tiges de rhubarbe
- 4 cuillères à soupe de miel
- 1 cuillère à soupe de sucre de canne
- 1 cuillère à café de vanille en poudre
- 5 ou 6 brins de thym frais fleuri
- 50 g de flocons d'avoine
- 20 g de son d'avoine
- 2 cuillères à soupe de sucre de canne
- 2 cuillères à soupe bombées de purée d'amandes
- 1 ou 2 brins de thym frais fleuri effeuillé