Orishas ‘ Cosita Buena

Publié le 19 juillet 2013 par Heepro Music @heepro

Orishas a sorti quatre albums en dix ans, ainsi qu’un best of. Tout cela entre 1999 et 2008. Depuis ? Plus de nouvelles. Aucune n’annonce donc un cinquième opus, aucune n’annonce non plus une séparation du groupe cubain.
Retour sur leur dernier album, donc à ce jour l’ultime, Cosita Buena. Après A Lo Cubano, Emigrante et El Kilo, le trio rempile en prolongeant une formule tout à fait légitime car extrêmement efficace : de la musique cubaine teintée de chant et de rap, avec des rythmes dans l’ère du temps plutôt que classiques. Bien sûr, cela reste très enraciné, Cuba ne quittant jamais ni leur esprit, ni le nôtre, aussi bien dans leur musique que dans les thématiques abordées dans leurs paroles. Il est un constat flagrant et immuable : les artistes cubains, qu’ils évoluent dans la musique, le cinéma ou la littérature par exemple, même en exil, n’oublient jamais leur île. L’Art et l’Histoire (et dès lors, la Politique) sont effectivement indissociables.
Leur dernier album offre en fait une sorte de réponse au pourquoi de leur silence depuis si longtemps maintenant, après une période assez prolifique et un succès international très flatteur. En effet, dès le début et comme on peut s’y attendre, Cosita Buena décolle, grâce à des titres classiques chez Orishas bien que manquant sincèrement d’ambition, la formule étant déjà connue. Ça stagne aussi par moments, même si ça se laisse écouter. Heureusement, Orishas réussit, à partir du troisième morceau, "Bruja", à nous emporter très loin avec eux. C’est l’une des meilleures chansons de l’album, et elle est vraiment excellente !
Mais Orishas n’avait pas tardé quatre années entre Cosita Buena et son prédécesseur El Kilo (publié en 2004) par hasard. On entend que la pause a été autant bénéfique que forcée, et autrement il n’y aurait sûrement pas eu de quatrième album, ou alors celui-ci aurait probablement été de piètre niveau s’il avait été hâté.
Plus loin, « Mírame » est, plus qu’un slow, une lamentation sur laquelle Orishas se donne entièrement, avec force émotion. Suivent deux autres grands moments avec le lancinant « Que quede claro » et le puissant « Machete ».
En fin d’album, « Hip hop conga » semble un titre qui résume très bien l’esprit d’Orishas : une version actuelle d’un genre musical qui lui n’a pas évolué d’une seule mesure et, pourtant, n’a jamais pris une ride ni n’est devenu kitsch, au contraire. Et qui ressemble un peu à un au revoir.
Rêvons d’un cinquième album du trio…

(in heepro.wordpress.com, le 19/07/2013)

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