Depuis que Mme Le Pen a hérité du parti de son père, une grande partie des médias dominants sont à plat ventre devant elle et nous servent à longueur de journée la désormais trop fameuse légende du Front National dédiabolisé, de la compatibilté de celui-ci avec les valeurs de la République ? De quelles valeurs il s'agit, en quoi est-il compatible, ça on ne vous le dit pas, mais on vous prie de croire que c'est avéré, puisqu'on vous le dit.
Toutefois, reconnaissons que s'il s'agit de dire que comme tous les autres partis dits républicains, le FN sait s'engouffrer dans les failles laissées par la République, alors là, pas de problème, il est bel et bien dédiabolisé. Question magouilles, fraudes et compagnie, ce parti n'a rien à envié aux autres, bien au contraire.
A une différence près, ce parti fait campagne sur sa prétendue honnêteté, ce qui le différencierait des autres, qui forcément seraient tous corrompus, "tous pourris". C'est Mme Le pen elle-même qui est allée jusqu'à déclarer qu'elle portait une "veste blanche immaculée". Il se trouve que les tâches se voient de plus en plus et que la fable du parti propre et honnête n'est qu'un immense mensonge qui apparaît de plus en plus clairement.
Commençons par un petit rappel, celui de la liste des condamnations des élus ou militants du Front National. Cette liste n'est certes pas exhaustive, mais elle est instructive puisqu'on y trouve quand même quelques condamnations pour meurtres ou coups et blessures. Rassurant ! Encore plus instructif si l'on compare avec les condamnations du PS et de l'UMP. On constate alors que la liste est aussi longue au FN que dans les autres partis, à un gros détail près cependant : le FN a beaucoup moins de militants et très peu d'élus, ce qui revient à dire que le nombre de personnes malhonnête est surreprésenté dans ce parti.
Mais cela n'est rien, car il se trouve que le nom de celle qui se présente comme le chevalier blanc de la politique, ou de ses proches ou très proches, se retrouve mélè à quelques scandales récents qui ont fait la une des journaux. L'affaire Cahuzac par exemple. On découvre notamment que c'est un ami proche de Mme Le Pen, Philippe Péninque, qui a ouvert le compte suisse de Jérôme Cahuzac. Difficile ensuite pour elle de nous faire croire qu'elle n'était pas au courant. D'ailleurs, elle qui se prend pour une justicière, a été bien silencieuse sur cette affaire-là. Il y a peut-être à celui une bonne raison : Jean-Marie Le Pen lui-même a un compte en Suisse ! Eh oui, les valeurs nationales, la défense de la patrie, et tout le discours que l'on nous sert habituellement chez les Le Pen, c'est d'abord aux autres que ça s'adresse, ça s'arrête aux portes de la famille.
Autre affaire, celle du jeune Clément Méric, tué lors d'une bagarre avec des néo-nazis. Lors des jours qui suivront le drame on apprendra que non seulement Mme Le Pen connait la plupart des dirigeants de groupuscules d'extrême-droite, et que certains font même le service d'ordre pour le FN. Une fois l'info sortie, la presse s'est dépêchée de mettre un mouchoir dessus. Pourquoi ? On l'ignore, mais si les journalistes des grands médias avaient fait leur boulot convenablement, ils auraient montré à la France entière que ce parti n'était pas dédiabolisé, bien au contraire.
Enfin, aujourd'hui, on apprend que Mme Le Pen est soupçonnée de conflit d'intérêt. Louis Aliot, le numéro 2 du Fn, et accessoirement celui qui partage la vie de Mme Le Pen, serait rémunéré comme assistant parlementaire par cette dernière. Or, il se trouve que c'est interdit par le règlement du Parlement, pour justement éviter les conflits d'intérêts. Et que penser du salaire de mr Aliot ? 5 000 euros pour un mi-temps de 17 heures par semaine. Pas mal, non ? Mme Le Pen n'est pas encore élue (et souhaitons qu'elle ne le soit jamais), qu'elle fait déjà profité sa famille. Qu'est ce que ce serait si elle l'était !