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Chroniqua Aya de Yopougon

Publié le 18 juillet 2013 par Lemediateaseur @Lemediateaseur

aya-de-yopougon-affiche

Dans les années 70, Aya et ses deux amies, Bintou et Adjoua tentent de se faire une place dans le quartier populaire d’Abidjan, Yopougon.

Si la première espère devenir médecin, les deux autres ne jurent que par leurs physiques pour mettre le grappin sur un potentiel mari plein aux as. Sauf qu’à force d’aller « gazer dans les maquis » (comprendre par là faire la fête dans des restaurants-bars), Adjoua tombe enceinte. Commence alors la recherche de l’identité du père.

Le format du long-métrage est trompeur. Cela a beau être un dessin animé, on y rencontre nombre de filles vénales, de tentatives de drague plus ou moins ratées, d’hectolitres d’alcool ingurgités, de fesses et de « bangalas». Pas forcément conseillé pour les enfants, donc.

Côté immersion, le défi est relevé haut la main. Des pubs en noir et blanc (tirées d’images d’archives) au langage local, en passant par les mœurs des habitants, l’ambiance de Yop City semble presque palpable.

Il faut dire que les deux réalisateurs, Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, étaient particulièrement impliqués dans l’histoire puisqu’ils ont tout simplement adapté leur bande dessinée éponyme, véritable succès sur le continent africain.

Du coup, chaque personnage développe son caractère, parfois touchant, drôle ou détestable. 
Si l’humour est omniprésent, on s’éloigne rapidement des codes du dessin animé avec un constat  dramatique sur une Côte d’Ivoire du XXème siècle où l’espoir d’élévation sociale est interdit.

Marguerite Abouet a toutefois tenu a dédramatiser sa vision de sa terre natale : « J’ai coupé certains épisodes et j’ai modifié la fin que je voulais plus optimiste que dans la bande-dessinée. Il était essentiel qu’on garde un espoir ténu, en se disant que les personnages peuvent s’en sortir. Tant qu’on n’est pas par terre, on peut toujours s’en sortir ».

Une maxime qui se veut motivante, mais difficilement applicable à la projection. Si l’on en ressort avec la banane, le constat final reste toutefois mi-figue mi-raisin. En quelques mots, un joli voyage en Côte d’Ivoire, où l’amour est bafoué à chaque seconde.

Aya de Yopougon est sorti depuis hier dans les salles de cinéma.


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