Jerez de la Frontera

Contrairement à plusieurs villes d'Andalousie, qui ont été reconquises par les catholiques après une période plus ou moins longue à faire partie du royaume d'Al Andalus, Jerez de la Frontera a été fondée par les Maures eux-mêmes. C'est donc une ville "relativement jeune" (commentaire cité d'une guide locale), puisqu'officiellement, on parle du 12e siècle (bien que des vestiges d'un mur du 10e soit encore visible près des fortifications du 12e).

Comme plusieurs autres villes et villages du sud andalous, Jerez de la Frontera tire son nom de cette époque pendant laquelle les deux royaumes ont cohabité dans la péninsule ibérique; celui des catholiques au nord et celui des maures au sud. Jerez incorpore donc le fait que la ville était située à la frontière entre les deux royaumes - un trait historique amusant aujourd'hui quand on "trace" cette frontière historique sur une carte de la région à partir des simples noms de villes et villages dont le nom se termine par "de la Frontera".

Aux premiers abords, Jerez n'est pas une très jolie ville. Par certains aspects, même, la plupart des rues de son centro large mais disparate ne déparerait pas une ville latino-américaine moyenne, du Pérou ou du Mexique, par exemple.

Jerez n'est donc pas la plus belle ville de la région, et définitivement pas une ville où il semble faire si bon vivre (à comparer à Séville, par exemple), mais rien n'empêche d'y passer quelques heures ou quelques jours pour en visiter les attraits.

Il y a tout de même des beaux édifices et quelques points d'intérêt architecturaux à Jerez, mais ils sont plus ou moins éparpillés un peu partout en ville, et parfois même entourés d'édifices plus ordinaires, voire même carrément laids. La gare de train est un bel exemple de splendide édifice, avec ses arcs et ses azulejos décoratifs.

Située près du centro, la Plaza Arenal est un peu la place centrale de la ville, même si elle n'est pas sise à l'intérieur des anciennes murailles de la ville. Par contre, cette place manque cruellement d'arbres ou d'ombre, et pour la plus grande partie de la journée, on y cuit plutôt qu'on y relaxe. Quand aux remparts, bien qu'ils soient conservés en grande partie, ils sont presque partout incorporés à des immeubles, résidences, commerces, bureaux, etc. Bref, invisibles au simple baladeur, à part quelques portions ici et là.

Parmi les édifices mémorables, il y a essentiellement quelques églises, dont celle-ci, à la façade spectaculaire, qui s'appelle San Miguel et donne son nom au quartier gitano (le quartier du flamenco de Jerez) qu'elle occupe.

L'autre édifice religieux le plus remarquable est la cathédrale, qui a été érigée à partir d'une mosquée qui se trouvait là avant la conquête catholique de Jerez. Le campanile, en aparté et que l'on voit ici à gauche, est évidemment l'ancien minaret de la mosquée.

Jerez est un des endroits au monde - il n'y en a pas tant que ça - qui possède une camara oscura publique d'assez bonne dimension. C'était ma troisième visite dans ce type d'installation (dont le concept a été développé par Leonardo da Vinci). Je peux me tromper, mais celle de Jerez était, je crois, la première camara oscura où on m'a permis de prendre une photo: voici donc une vue de la cathédrale de Jerez, captée par la camara oscura sise au sommet d'une tour de l'ancien palais almohade.
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Évidemment, si on vient à Jerez, ce n'est pas seulement pour ces quelques édifices intéressants, mais essentiellement pour deux raisons: la première, c'est que Jerez (dont le nom maure était Xerez), en anglais, a été déformé pour donner Sherries, ou Sherry, et c'est bien sûr là que se trouvent les célèbres vignobles où se cultivent et se préparent les vins de Xérès (vinos de Jerez, ou le Sherry tant apprécié par les britanniques).
Et qui dit vignoble, dit généralement visite, et dégustation: (à suivre dans le prochain billet, hic).
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