L’ALCOOL, LE RÊVE AMÉRICAIN
Un verre à moitié plein pour certains, à moitié vide pour d’autres. L’alcool est toujours présent sur les bancs de l’école, mais fait aussi son apparition officielle sur le lieu de travail. Alors que les effets des boissons alcoolisées apparaissent à jamais néfastes et dangereuses, l’alcool devient de plus en plus hype, de plus en plus in. Rappelez-vous, si vous connaissez cette série américaine à succès How I Met Your Mother, le personnage principal Ted Mosby alors directeur d’une entreprise d’architectes offre à ses employés les Margarita Fridays, alcool en libre service tous les vendredis. Qu’en est-il dans la vie réelle ?
La tournée du patron
Aux États-Unis, la tendance est à la décontraction au sein de la Silicon Valley. Bien connue pour ses entreprises ultra-modernes dans lesquelles les employés ne comptent pas leurs heures de travail. La compagnie Arnold Worldwide par exemple a mis en place dans, une de leur agence de publicité des distributeurs de bière au service des . Tandis que l’entreprise site de stockage en ligne Dropbox vante les « Whiskeys Fridays » de la même manière que leur assurance santé.
Un problème se pose toutefois pour les spécialistes. Malgré l’avantage pour les compagnie des boissons alcoolisées, de ses distributeurs et bars dans l’enceinte de travail, on sait que l’alcool engendre un changement comportemental qui peut être dangereux pour autrui, ou pour soi-même. Ces mêmes spécialistes mettent en avant le risque d’une augmentation du harcèlement sexuel, et des viols. De même qu’un honnête travailleur pourra être dans l’obligation de prendre le volant pour rentrer chez lui après un verre de trop. Cette avancé dans l’entreprenariat pourrait se révéler plus dangereuse que bénéfique. Malheureusement, la venue du remplaçant des fontaines à eau, met en cause la sociabilité à un tout autre degré. Les personnes dont la société serait partenaire à cet événement, ne sont bien évidemment pas obligées de boire. Une question se pose donc, les employés ne buvant pas, se le refusant pour des questions morales, religieuses ou encore de santé, risquent l’exclusion sociale auprès de leur collègues, ou futur ex-collègues. L’entreprise pourrait donc connaître une situation Sa Majesté des Mouches, et une perte de productivité potentielle.
Mais comment une initiative telle que celle-ci est-elle approuvée à l’heure où l’alcool fait de plus en plus parler de lui ?
L’alcool, un jeu d’enfants
Futurs travailleurs, employeurs, les enfants sont directement concernés par ce prémisse de changement au sein des acteurs économiques.
A l’heure où des études sont faites sur les signes précursseurs d’alcoolisme chez l’enfant, les scientifiques peuvent se poser la question des dangers de l’alcool pour le futur des bambins. Danielle Dick, psychologue de l’université Virginia Commonwealth aux Etats-Unis a mené cette étude et nous explique que l’ « on n’entre pas dans l’adolescence vierge de tout; on dispose d’expériences de vie que l’on porte en soi, qui datent du plus jeune âge. C’est une des tentatives les plus complètes pour comprendre les signes précurseurs de la consommation d’alcool à l’adolescence dans une grande cohorte épidémiologique, dès les premières années de vie ». L’étude consiste à relever les caractéristiques de tempérament à partir de six mois puis tous les ans jusqu’à la sixième année. Les cobayes étaient 6.504 garçons et 6.143 filles, de quoi faire un bon panel Par la suite l’étude note la consommation et les problèmes d’alcool à l’âge de 15 ans et demi.
Les résultats sont signifiant, les traits de caractère ont effectivement un degré de corrélation avec la consommation d’alcool à l’adolescence. Émanant d’un problème émotionnel et social, qui pour la recherche de sensations et de sociabilité peut entraîner un extrémisme alcoolique, menant bien souvent vers le Binge Drinking.
De nombreux jeunes commencent alors à boire dès le collège et ainsi on voit l’apparition très rapide des comas éthyliques, avec des risques d’accidents, de noyades, de rapports sexuels non protégés, alerte le dernier rapport de l’Institut de veille sanitaire.
Les collégiens connaissent ainsi leurs premières ivresses. Un sur six collégien et trois lycéens sur cinq reconnaissent avoir déjà été ivres. Les jeunes, aujourd’hui boivent plus tôt, par exemple en quatrième, environ 17 % des élèves admettent avoir déjà été ivres contre 69 % en classe de terminale. Une évolution de 3% dans la première classe et de 24% dans la seconde.
Selon l’étude, l’alcool est la «substance psychoactive la plus précocement expérimentée à l’adolescence». Bien souvent autorisée en famille, lors d’un repas, l’alcool devient ensuite une expérience entre amis. Au collège, on vise léger, cidre et champagne sur le podium, tandis que les lycéens carburent à la bière et aux alcools forts.
On sait dorénavant que « le cerveau des adolescents est particulièrement vulnérable à l’alcool. Plus son usage s’installe tardivement dans la vie, moins il est probable que la dépendance et les problèmes de santé surviennent à l’âge adulte ».
L’alcoolisme peut donc être un fil conducteur dans une vie, ce qui est aujourd’hui de notoriété publique. Ainsi les prémisses de l’alcoolisme peuvent être décelés durant la jeunesse, et approuvés durant la vie professionnelle.
Vincent Thobel
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