Vers l’extrémité du jour quand intempestive
tu roucoules et me foudroie en travers l’horizon
vers la crue noire d’étoiles
alors que nous cautérisons des blessures
millénaires à grands coups de chuchotements
qui signent la fracture qu’il nous reste à panser
par ce silence hurlant sa douleur enfantée
qui te désagrège sous mes yeux
J’aurais tant désiré te guérir
et du mensonge qui ronge tes globules
et de la maladie du temps
diluant mon sang d’encre
mêlé au tien malgré la débâcle
je plie encore plutôt que de
te faire briser les ailes de cette liberté
consistant à fuir le mensonge
au plus anodin mystère croissant
Il y a de ces crises dont je préfère
laisser à l’univers le regret de te montrer
le chemin du retour à la case départ
et le soin de te secouer la cage
avant que de te plonger dans le vide
recouverte d’un puérile plumage
incapable d’apprécier la multitude
de possibles en liberté
Et puisqu’il ne nous en reste qu’une
vas-tu enfin traverser ces barreaux
avant le dernier grain de cette année
au bout de laquelle nous ne reconnaitrons
ni la planète ni ses fantômes errants
tels les esprits égarés dans un tunnel
duquel émergeront nos pires cauchemars
travestis en le seul avenir possible
sur les vestiges de notre inhumanité
Au jour de l’ordalie à la seringue souillée
je me tatouerai un X rouge
sur la nuque de toute éternité
pourvu que ce morphine mambo
nous ensevelisse loin du discours
que les paroles sillonnent à pic
avant leur perpétuel retour pour un ‘replay’
depuis l’obscure sillon de terre tracé
depuis les cavernes jusqu’aux gratte-ciels
L’inconséquence biblique se fera nôtre
malgré toutes les chances offertes
pour purifier l’esprit au lieu de l’écraser
telle l’insecte avec un nombril greffé
à la place des oreilles cosmiques
qui elles préféraient refaire cette classe
avec la débutante civilisation prochaine
Ou comme les québécois disent:
‘À la prochaine chicane’