Mon avis assez enthousiaste sur un livre qui ravira les amatrices de romance made in XIème siècle.
Les fiancés de la couronne de Juliet Landon
Poche: 320 pages Editeur : Harlequin (1 juin 2013)
Collection : HARL.LES HISTOR
Langue : Français
ISBN-10: 2280285398
ISBN-13: 978-2280285391
Disponible sur liseuse: OUI
Son résumé :
Angleterre, 1088. Fille d’un riche marchand proche de la couronne, Lady Rhoese d’York voit sa vie basculer quand Guillaume le Conquérant envahit l’Angleterre et détrône le roi saxon Harold pour imposer le joug normand. Très vite, en effet, afin d’avoir la mainmise sur les terres et la fortune de la jeune femme, Guillaume la fiance d’autorité à l’un de ses chevaliers, Judhael de Brionne, « en récompense de ses loyaux services ». Une récompense, se jure Rhoese furieuse, que l’intéressé regrettera très vite d’avoir reçue…
Mon avis:
Voilà un livre que j’ai bien failli reposer sans vouloir le finir. Les 50 premières pages m’ont vraiment révoltée.
On y découvre l’héroïne, Rhoese, devenue orpheline il y a moins d’un an. Son prétendant, qui l’avait mise enceinte, a préféré rejoindre la couche de la belle-mère devenue veuve car c’était plus intéressant pour lui. En 10 mois elle a donc perdu son père, son promis et malheureusement l’enfant qu’elle portait. Elle se retrouve seule à gérer une partie du domaine que son père lui a laissé sans même encore savoir que le roi lorgne dessus. Là-dessus débarque Judhael de Brionne, un militaire qui s’autorise des gestes déplacés sans qu’elle ne puisse rien faire malgré l’infamie que cela représente. Et pour finir, sa belle-mère détestée et son traitre d’ex-fiancé complote pour lui prendre son domaine. J’ai peut-être trop pris à cœur le début de l’histoire mais une profonde injustice m’a prise à la gorge et je commençais même à me demander si l’histoire n’allait pas tourner mal au vu du comportement déplacé de Judhael.
Heureusement Judhael descend de son nuage au moment où le roi décide la marier avec le plus repoussant des soldats de sa garde pour le remercier de ses services. Judhael s’interpose et propose plus d’argent au roi qui lui « attribue » alors Rhoese. A ce moment-là mon intérêt a de nouveau été piqué au vif et je n’ai plus été déçue.
Bien évidemment, vous pouvez imaginer que la cohabitation n’a pas été des plus simples.
Bien qu’il ait agi au mieux pour Rhoese, il n’en reste pas moins un goujat au début du roman, s’appropriant certaines faveurs sans l’aval de Rhoese.
Je n’ai pas besoin de votre coopération, Rhoese d’York, je crois vous l’avoir démontré. (…) Mais vous feriez mieux de vous mettre dans la tête, ma Dame, que vous êtes du côté du perdant. Vos récriminations et vos tentatives de rester chastes ne vous mèneront nulle part. Ce que je décide d’avoir, je l’obtiens.
Ainsi le ton est donné ! ^^
Faute de pouvoir échapper à cette union qu’elle répugne, Rhoese est bien décidée à s’en servir pour réaliser la vengeance qu’elle mijote depuis que son ex fiancé l’a abandonné. C’est, après les épreuves qu’elle a vécue, une jeune femme dynamique qui ne s’en laisse pas conter, et qui possède une répartie cinglante, un argument de poids dans tout roman. Elle veut à tout prix avoir sa revanche sur un homme et le faire souffrir autant qu’elle a pu souffrir. Jude, utilisons son petit surnom, l’a acheté après avoir surenchéri sur le premier « propriétaire » comme il aurait acheté une vache sur le marché. Et Rhoese est bien décidée à lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle se met bille en tête de parvenir à se faire une place dans le cœur de cet homme pour pouvoir ensuite le briser. Or la tâche s’annonce ardue car c’est un coureur de jupons qui ne laisse pas son cœur se faire avoir par l’amour…
Quelques mots sur Jude également. Un beau mâle, malin et bien bâti, et surtout très macho. L’Homme c’est lui ! Pas dans le mauvais sens du terme mais à l’époque, seul l’homme comptait vraiment. C’est ainsi que ni lui, ni personne n’est choqué qu’il épouse de force une jeune femme pour sa richesse, puisqu’il n’est pas coutume que les femmes possèdent des terres. Cela entraîne des scènes de rébellion étouffées dans l’œuf pour Rhoese mais également quelques scènes où l’on se dit que la virilité, ça a du bon ! ^^
S’ajoute en fond une histoire originale sans fioritures, à l’intrigue simple, sans mystère pour permettre de placer en exergue la romance en « Fuis moi je te suis, Suis moi je te fuis » de ces deux-là.
On peut également noter un vrai intérêt historique. La précision des informations politiques et culturelles laissent penser qu’elles sont véridiques et permettent une vraie immersion dans le monde de notre héroïne. C’est peut-être un peu moins vrai en ce qui concerne les relations entre homme et femme mais il faut concéder qu’à l’époque, l’histoire qui aurait pu naitre entre deux personnes telles que Jude et Rhoese ne nous aurait peut-être pas tant emballés….
En bref, une bonne romance historique si l’on se plaît dans ce genre.