Nous sommes passés à l'heure du "développement durable". Finie la décharge. Un magnifique panneau trône maintenant à l'entrée de la déchetterie : Cap Ecologie.
La déchetterie en question dépend de la Communauté d'Agglomération (de Pau). En fait, il faudrait dire l'usine d'incinération des ordures ménagères (UIOM). L'UIOM dépend du Syndicat Mixte Pour le Traitement des Déchets Ménagers et Assimilés du Bassin Est. Le groupe Suez par l'intermédiaire Novergie Sud-Ouest est le prestataire de service qui assure le fonctionnement de l'installation. Greenpeace délivre des informations assez détaillées sur ce genre d'installation, en utilisant les informations du ministère de l'écologie. Il y a deux fours, l'un date de 1987 et l'autre de 1990. C'est assez technique. Par exemple, sur 478 500 000 m3 de fumée rejetée par an, le rejet en grammes et par an de dioxines et de furanes serait de 0,048. Pour le mercure, on en est à 12,6 kg par an. Le cadmium et le thallium, on ne sait pas. L'antimoine, l'arsenic, le plomb, le chrome, le cobalt, le cuivre, le manganèse, le nickel et le vanadium : 7,4 kg par an.
Le document rappelle que les vents dominants viennent principalement de l'ouest, ce qui signifie étant donné l'emplacement de l'UIOM que l'essentiel de la population de l'agglomération paloise bénéficie de ces fumées.
La Communauté d'agglomération délivre un "rapport annuel sur le prix et la qualité du service public d'élimination des déchets ménagers". Le rapport 2006 comme chaque année indique la destination des déchets triés :- ordures ménagères à l'UIOM de Lescar,- emballages ménagers recyclables au centre de tri de Sévignac,- verre à la verrerie de Vayres (en Gironde, ça ne s'invente pas),- déchets de jardin compostables et déchets de cuisine fermentescibles sur les "plate-formes de compostage" de Lescar, Serres-Castet et Soumoulou, - encombrants au centre de tri de Montardon et Onyx Lescar.
Je ne vais pas vous barber avec ce sujet dont la lecture est intéressante. Le vocabulaire est riche. Voici venir le biodéchet, celui que vous mettez dans le bac marron, censé être compostable ou fermentescible. Mince, j'ai mis un caillou dans le bac l'autre jour. Pas un parpaing mais quand même...
Il y a aussi les déchets banals. Je pensais qu'on disait banaux au pluriel mais bon. C'est eux qui savent. Ces déchets sont produits par les "professionnels" et "ne doivent présenter aucune sujétion technique particulière de par leur nature ou leur quantité". Vous voyez de quoi ils veulent parler. Attention, il ne s'agit ni de cartons, ni des papiers des administrations qui ne sont donc pas banaux et sont collectés selon deux filières spécifiques.
La conteneurisation, j'aime bien le mot.
Les DASRI : déchets d’activité de soins à risques infectieux, hum, on en mangerait.
Les BOM : benne à ordure ménagère. Ainsi peut-on lire à leur sujet : "Les BOM doivent également éviter les marches-arrière, pour des raisons de sécurité. La collecte dans les impasses est un vrai problème, soit de part la longueur de ces impasses, soit de part l’intransigeance de certains riverains."
Je m'arrête là car je ne suis pas sûr de régaler tout le monde avec cette prose. Je m'éloigne de mon sujet et Josette m'a déjà dit : "Je dois pouvoir lire ton billet pendant ma pause". Tout ça pour dire que autrefois, on allait aux ordures, maintenant Cap Ecologie.
(photo : Anne Senstad Norway, Essence of Light)