Les inhibiteurs de protéases intégrés dans les trithérapies anti-VIH accélèrent le vieillissement des cellules souches de la moelle osseuse et entraînent un risque accru d’ostéoporose chez les patients. Mais une statine, la pravastatine est capable de bloquer ce processus. Cette étude de l’Inserm, publiée dans la revue Aging Cell, suggère de nouvelles options thérapeutiques pour les 15 % des patients, majoritairement jeunes, qui souffrent de ces complications osseuses.
De précédentes études ont déjà montré que les patients infectés par le VIH recevant un traitement antirétroviral présentent une prévalence accrue de comorbidités liées à l’âge, dont l’ostéoporose et ont déjà suggéré une association entre les inhibiteurs de protéases et la perte de densité osseuse, mais le mécanisme sous-jacent restait mal connu.
L’équipe de l’Inserm montre en exposant à des inhibiteurs de protéases, des cellules souches de la moelle osseuse, dites mésenchymateuses, qui participent à la fabrication des os et du cartilage, une moindre différenciation de ces cellules souches en ostéoblastes. Ces cellules présentent de plus l’accumulation en excès d’une protéine, la prélamine A farnésylée, associée au vieillissement cellulaire.
Des pistes thérapeutiques : Lorsque les chercheurs ajoutent une molécule qui empêche l’accumulation de prélamine A farnésylée, ils parviennent à bloquer ce processus de vieillissement. Ici, les auteurs précisent qu’il s’agit d’une statine (pravastatine) mais que les biphosphonates pourraient également permettre d’obtenir le même effet.
Ce sont donc "des pistes à envisager sur le plan thérapeutique", conclut Claire Lagathu, coauteur des travaux.
Source : Communiqué Inserm et Aging Cell 25 June, 2013 DOI: 10.1111/acel.12119 HIV protease inhibitors induce senescence and alter osteoblastic potential of human bone marrow mesenchymal stem cells: beneficial effect of pravastatin(Vignette CNRS, visual Inserm© Inserm, Pierre-Jean Meunier)
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