Jean-Luc Mélenchon avait surpris beaucoup de monde en prenant la défense de Jérôme Kerviel. Il avait raison, car c'est le procès d'un système qu'il faut faire, pas celui d'un bouc-émissaire.
Il est pourtant un autre trader, Français lui aussi qui subit un procès du même genre, A cette différence près que cela se passe de l'autre côté de l'Atlantique, aux Etats-Unis. Fabrice Tourre est accusé d'avoir mis en place un système frauduleux qui aurait causé d'énormes pertes à la banque Goldman Sachs et serait à l'origine de la crise économique. Bref, formidable opportunité de nous faire croire que tous les problèmes que nous connaissons aujourd'hui sont le fait d'un homme et d'un seul, malintentionné qui plus est, et non pas d'un système tout entier et de son fonctionnement un brin vicié.
Le procès est d'autant plus inéquitable que la banque, qui aurait dû elle aussi figurer sur le banc des accusés, n'y est pas. Goldman Sachs a réglé l'affaire à "l'amiable" en déboursant plus de 500 millions de dollars. Ce sera donc le procès d'un homme seul.
Comme Jérôme Kerviel, il faut défendre Fabrice Tourre, aussi peu sympathique soit il. Il faut que la société civile américaine, mais pas seulement, de partout dans le monde car nous sommes tous concernés, rentre dans la bataille, pôur que ce procès soit celui de la banque Goldman-Sachs, et celui d'un système économique.
Fabrice Tourre n'est peut-être pas innocent, mais c'est d'abord et avant tout un fusible, un bouc-émissaire. Nous devons le soutenir pour que les vrais responsables de la crise soient punis.