Sur plus de 6.000 séropositivités découvertes chaque année en France, encore 29% restent tardives, principalement chez les plus de 50 ans. Alors que l’évolution favorable du dépistage précoce observée entre 2003 et 2007 ne s’est pas poursuivie depuis, ces conclusions de l’étude sur la situation de l’infection VIH et du sida en France en 2011, présentées dans le dernier Bulletin hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire, suggèrent un accès toujours trop limité au dépistage.
Environ 6.100 personnes ont découvert leur séropositivité VIH en 2011, dont 39% d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), 40% d’hétérosexuels nés à l’étranger, 18% d’hétérosexuels nés en France et 1% d’usagers de drogues. Dont 3.500 personnes contaminées par rapports hétérosexuels.
Alors que le nombre de découvertes de séropositivité avait diminué significativement entre 2004 et 2007, il est stable depuis, malgré l’augmentation de la part des diagnostics effectués par des médecins de ville (32% en 2011).Depuis 2003, l’augmentation des découvertes est constatée principalement chez les HSH et chez les personnes âgées de 50 ans et plus, une diminution chez les hétérosexuels étrangers. Des résultats qui corroborent ceux du précédent bilan de prévalence de l’InVS, confirmant 3 principaux groupes à risque élevé, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH-39,1%), les usagers de drogues par injection (UDI-10,9%) et les personnes immigrées originaires d’Afrique subsaharienne (23,7%).
29% des découvertes de séropositivité VIH restent tardives en 2011, c’est presqu’autant que les découvertes considérées comme précoces (35%). Ainsi, toujours en 2011, 1.400 cas de sida ont été diagnostiqués dont la plupart non traités. Parmi les personnes découvrant leur séropositivité
· 10% sont au stade de primo-infection,
· 64% à un stade asymptomatique,
· 13% à un stade symptomatique non sida,
· 13% au stade sida.
L’augmentation de la proportion de découvertes dès la primo-infection ou au stade asymptomatique constatée de 2003 à 2007 ne s’est malheureusement pas poursuivie depuis. Enfin, le diagnostic tardif concerne principalement les personnes de 50 ans et plus et les hommes hétérosexuels, nés en France ou à l’étranger.
L’accès actuel au dépistage ne semble pas permettre d’améliorer le diagnostic précoce, en particulier chez les hommes hétérosexuels et les personnes de plus de 50 ans. Si la part de l’hôpital reste majoritaire dans le dépistage, la tendance à l’augmentation de la part des diagnostics effectués en ville, relance la question de la mise à disposition des autotests de dépistage de l’infection à VIH.
Source: InVS BEH N° 28-29 – 16 juillet 2013 Découverte de séropositivité VIH et sida – France, 2003-2011
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