Le timbre de discorde

Publié le 16 juillet 2013 par Sornasblog

Le 14 juillet, la presse révèlait le visuel du nouveau timbre français, renouvelé, tradition oblige, à l'occasion du nouveau quinquennat du président de la république.
Proposé sous forme de concours à des professionnels, sélectionné par des politiques, soumis au vote de lycéens et définitivement validé par le président de la république en personne, ce timbre est la risée de toute la toile.
Il faut dire que rarement un timbre a été aussi ringard et kitsch…
Le portrait de femme créé par David Kawena et Olivier Ciappa est soit disant inspiré des Femen, mais fait plus échos à l'image rétro des Martine (Martine à l'école, à la plage…) : grands yeux, air un peu niais, traitement un brin manga… La main au premier plan, mal positionnée semble avoir été comme ajoutée à la dernière minute et racorde mal au bras. Elle me rapelle l'image tellement plus belle du St Jean Baptiste de Vinci dont le doigt m'a toujours interrogé.
Au final, un timbre qui ne dit rien.
Rien de très grave bien sûr, mais cette réalisation démontre une fois de plus le peu d'importance qu'on peut accorder aux dessinateurs, graphistes et autres designers dans notre pays pour choisir un tel visuel.
N'oublions pas que présents sur tous les courriers, cette toute petite image véhiculera l'image de la France pendant 5 ans… (chose qu'on rapelle aux étudiants à chaque fois qu'ils créent un logo pour une société…)
Heureusement le monde philatelique est assez riche pour préférer à ce désastre d'autres timbres plus créatifs.

Les 15 créations sélectionnées (toutes plus improbables les unes que les autres…) . On peut remarquer une forte présence du blanc, ce qui n'était pas le cas sur les versions précédentes. (pourquoi ?)

 

Le visuel du timbre français reflete son époque dans ses idées et dans son traitement graphique:

Le premier timbre émis date de 1849. Inspiré par la déesse Céres, symbole des moissons et de l'agriculture, il évoluera vers l'image de la Marianne telle que nous la connaissons.


1932, une femme coiffée d'un bonnet phrygien en pied, un rameau d'olivier dans la main qui représente l'espoir de paix de l'entre deux guerres.

1945, dessinée, d'après son créateur, pendant la liberation de Paris, une Marianne au regard volontaire qui interroge l'avenir.

1961, une Marianne "branchée et couture" dessinée par Jean Cocteau. Un traitement plus graphique et plus moderne apparait.

1989, une Marianne "technologique" travaillée à l'ordinateur et pour une fois de face.

1997, une Marianne qui rapelle celle de Cocteau Dessin à main levée et écriture manuscrite donnent un sentiment de liberté. Les étoiles  évoquent l'union européenne.

2005, une Marianne qui rappelle la préoccupation de l'époque qu'était l'écologie.