Brosella 2013 ( folk day), Théâtre de Verdure, Bruxelles, le 13 juillet 2013

Publié le 13 juillet 2013 par Concerts-Review

37 indique le compteur de  Brosella, le festival familial par excellence!

Une fois n'est pas coutume, un soleil rayonnant embrase de ses ardents rayons un parc où déjà une multitude oisive attend le début de la fête.

Guy sue, Milou est resté devant le petit écran ( un noir et blanc acheté en 1961), Henri VdB, de gruuuute patron, commence ses aller-retour Theatre Stage - Royal Palm Stage, avec fréquents arrêts aux buvettes, Hedwige accueille les artistes, plus que 36 paumes à serrer et t'auras fait le tour de tes connaissances ponctuelles.

Sept groupes au menu, une sélection s'impose, pas d'overdose est le mot d'ordre!

Olla Vogala

Périlleux honneur pour le groupe de  Wouter Vandenabeele ( Ambrozijn) : ouvrir!

Wouter a des lettres puisque Olla Vogala doit son nom aux premiers écrits en néerlandais..Hebban olla vogala nestas hagunnan hinase hic anda thu, wat unbidan we nu?..

Le groupe naît en 1997, a sorti une demi-douzaine d'albums, un tout nouveau produit doit arriver dans les bacs un de ces jours, nous l'entendrons en primeur. (' Live in de Sint - Baafsabdij')

Line up annoncé:

Wouter Vandenabeele (violin, viola, mandoline, compositions), la séduisante Soetkin Baptist (vocals), le crooner de Gand, Ludo Vandeau (vocals), Marc De Maeseneer (saxophone), Frederik Heirman (trombone), Luc Vanden Bosch (percussions), Gijs Hollebosch (dobro, mandoline), Joris Vanvinckenroye (doule bass), Dirk Moelants (viola da gamba), Luc De Gezelle (violin), Stefaan Smagghe (violin)

Special guests: Elias Bachura (Syrie: oud), Elly Aerden (vocals) qui prête sa voix chez Eleonor ou Amorroma!

 Pas mal de noms connus donc , niet waar Luc?

Un ajout, on a vu et entendu un accordéon, Sara Salvérius sans doute!

'Ouverture', gracile et allègre.

Mesdames, Messieurs, uit Geraardsbergen, Soetkin Collier!

Guy en renverse sa Palm.

Une complainte profonde psalmodiée d'un timbre mélancolique, décorée d'accents sémites par la grâce de l'oud d'Elias ( 'Song of the wineyards'?).

Enchaînement sur un morceau festif dominé par un violon vivace, puis une farandole gypsy concise ('The humous of Iasi'?).

'Le philtre' écrit pour le spectacle 'Tristan et Yseult' des Baladins du Miroir, une chanson courtoise médiévale magnifiquement interprétée par Soetkin.

Elias Bachura à l'avant-plan, l'enivrant ' Macedonia' , en fermant les yeux tu peux visionner un charmeur de crotales ou Aïcha exécutant la danse des sept voiles.

Voilà Elly, ' Saudade', un texte de Slauerhoff.

 Vlaamse kleinkunst, style Lenny Kühr, uit Nederland weliswaar!

Un trois-temps, '  Valse vigilante pour les annulaires qui disent non' puis apparition de Ludo, style Will Ferdy ( plus jeune), 'Met de meeuw', dans le parc c'est des perruches qu'on entend!

Elly, un tango d'Astor.

Tout ça est gentiment relaxant et s'écoute d'une oreille distraite, allongé sur l'herbe.

Une chanson antimilitariste composée pour les Passchendaele Vredesconcerten, Soetkin et Elli sont émouvantes.

Some dance music from Beirut, aux forts relents jazz et enfin avec trois voix, 'Tu peux voler'.

Concert apprécié, peut-être un peu trop conventionnel, et double bis dont 'Nous irons en Flandre'.

Impasse sur Dacosse et Jorge Pardo, petit tour au bar!

Sam Lee & Friends plus guest Thomas McCarthy

BBC Music: ' Formerly a visual artist, teacher of wilderness survival skills and burlesque dancer..', Sam Lee se lance dans la chanson folk, s'intéressant surtout aux balladeers ou travellers.

Son CD ' Ground of its own' reçoit des critiques élogieuses dans tout le UK.

Ses friends: Francesca Ter-Berg (cello),Jonah Brody (Japanese koto & ukulele),Steve Chadwick (trumpet),Camilo Tirado (tabla & percussion),Flora Curzon (violin).

Son invité: Thomas McCarthy, un cas... he grew up on the Travellers' site under the elevated A40, le gars chante depuis qu'il est né, comme tous les membres du clan familial.

 Découvert récemment par la presse anglaise,  il a sorti le CD 'Round Top Wagon'.

Thomas ouvre, a very old song qu'il rendra a capella d'une voix particulière, chevrotante et flottante, ce titre séculaire a probablement été adapté pour devenir ' Erin's Green Shore'.

Sam Lee and co  enchaîne sur un lament écrit (?) ou en tout cas chanté par une vieille gitane édentée, ' 'On Yonder hill', trompette languide et baryton accrocheur, tu y ajoutes le côté exotique du koto et du tabla et tu obtiens un mélange pas ordinaire mais vivifiant.

Prenez place autour du feu de camp, bonnes gens, voici a lullaby sung by Scottish travellers, 'Moorloch Maggie'.

Pas étonnant que les connaisseurs le comparent à Martin Carthy.

Nouvelle pièce archaïque, une chanson d'amour pleine de fantômes, de chant de coqs et de brumes anglo-saxonnes, Sam hantant la Jews harp pour envieillir sa complainte.

Thomas alone, un chant spectral lugubre...speak softly the walls of my tomb are like paper... dit la voix féminine sous la dalle.

 Shruti box pour Sam, Camilo venant tapoter le violon de Flora avec des chop sticks, le traditionnel ' Johnny, lovely Johnny'.

'The ballad of George Collins' traite de sexual diseases, a song of love and death.

Du folk à l'esprit rock!

Troisième intervention de Thomas McCarthy et de sa unusual voice pour une chanson à morale, faut pas se fier aux apparences, how a very old woman fooled a young man.

 L'horreur totale, avant d'épouser une  soi-disant jeune fille examine la marchandise from top to toe. Encore une, veine botanique!

Sam Lee, une ballade chantant 'Phoenix Island' et enfin ' Goodbye my darling', une chanson d'adieu, à une époque où une multitude de Britanniques devaient quitter leurs îles pour la Tasmanie.

Concert intéressant !

Eliza Carthy / Lucy Farrell / Bella Hardy / Kate Young

Quatre voix, quatre violons ( + bassdrum pour Eliza) : an English folk supergroup, les quatre madames ayant déjà une carrière bien remplie!

La fille de Martin Carthy et de Norma Waterson a près de 10 albums solo à son actif, on n'oubliera pas ses nombreuses collaborations ( Billy Bragg, Roger McGuinn, Paul Weller e.a.) - Guy se souvient du duo Jonny Kearney and Lucy Farrell au Botanique - Bella Hardy, from Edale, aligne  5 CD's - l'écossaise Kate Young se produit souvent avec l'accordéoniste Raphaël Decoster.

Un album pour le projet Carthy, Hardy, Farrell & Young, 'Laylam', il servira d'ossature pour le concert de cette fin d'après-midi.

Petit bémol, le son n'était pas top, les voix semblaient quelques fois onduler, on était à la limite de la saturation!

Elles ouvrent avec le  classic old time fiddle tune ' Greasy coat', une voix takes the lead, les autres assurent le refrain, les quatre fiddles voltigent.

Lucy entame le frêle  'Little birds', de jolies close harmonies prennent le relais.

'Chickens in the garden' is a song about love and farming.

By the way Brussels seems to be short of goats, clame Eliza.

Juvet et Seguin: où sont les chèvres?

Animal farm version Eliza & co c'est moins effrayant que la vision d'Orwell!

Any Patsy Cline fans?

Ja...

'Walking after midnight' du doo-wop folk irrésistible et sexy.

'My Love is Like a Dewdrop' a sea shanty admirablement chanté par Eliza Carthy.

Quasi a capella 'Why don't you do right', lower register for Miss Carthy, les autres en mode aigu, harmonies et canon, une gymnastique périlleuse.

Elles annoncent Levon Helm, ' Only half way home', en fait il s'agit de 'Wide river to cross' que le gars du Band a emprunté à Buddy & Jullie Miller.

Suis pas d'accord avec Marc qui estime que ces jeunes donzelles n'avaient pas le droit de reprendre un titre que Levon a chanté en fin de carrière.

It was great.

A lament from Wales, ' 100 Years', suivi de Myrtle tree' une chanson courtoise.

' Sally free and easy' ( Cyril Tawney) a été repris par quelques grands dont Bob Dylan ou Pentangle, un violon plaintif sur lequel frissonnent quatre voix en close harmonies, un des highlights du set.

A cheerful one to end the gig, 'Country Life', au répertoire des Watersons.

Bis:

Le gospel a capella: 'Better home'.

Good job, girls!

Double impasse (bar et snack bar): Green Moon et De Temps Antan, rendez-vous, à 22:30', sur la grande scène pour Melech Mechaya featuring Misia!

 Melech Mechaya is a Portuguese Klezmer band based in Lisbon and Almada.

 João Graça (violin), Miguel Veríssimo (clarinet), André Santos (guitar), João Novais (double bass) et Francisco Caiado (percussion) ont sorti deux albums et un EP.

Musique non-recommandée aux cardiaques, dit la notice accompagnant les pilules.

Le groupe casse la baraque de Coimbra à Albufeira, mais était quasi inconnu dans nos plates contrées, cela n'a pas freiné leur ardeur, une folle jeunesse a fait la fête pendant tout le set des Lusitaniens.

Originalité?

Un humour débridé, quelques touches de fado, sinon rien ne les distingue d'autres bands interprétant la yiddish tradition: rythmes gypsy, parfums arabisants, envolées balkaniques... cf. les Klezmatics, le New Klezmer Quintet, Golem, ou les Bregović, Kočani Orkestar, Kusturika et autres groupes adeptes du  Balkan sound.

Ils enfilent plusieurs titres de l'album  'Aqui Em Baixo Tudo É Simples', faisant preuve de fougue, de vivacité et de passion.

Leur enthousiasme est contagieux, le peuple danse.

Un  titre hispanique  'Los Bentos' mixant musique foraine et kasatchok, puis une pièce lyrique, ce soir sans trompette, 'Caleidoscópio' (  la trompette de Frank London s'entend sur l'album).

Enfin, voici la star du fado moderne, Misia, un look Zizi Jeanmaire, une théâtralité naturelle, une présence!

Le premier fado profond ( 'Gare no Oriente'?) est altéré par une bande d'abrutis complètement pétés qui apostrophent la chanteuse, gueulent quelques plates insanités, malgré l'intervention courtoise d'un membre du staff, les quatre blacks continueront à importuner Misia et public pendant toute la chanson.

Lamentable!

Etre con ne fait pas mal!

Les fouteurs de merde prennent la tangente, seconde salve avec Misia, un tango solennel.

Elle embraye sur une saudade et termine par l'enjoué 'Cha cha cha em Lisboa'.

 Melech Mechaya reprend les rênes, attention feinte, notre hit des annés 80, Michael Jackson à la sauce Yiddish, participation exigée...la la la la la..

Obrigado, Bruxelles.

Tout ce folklore Mazel Tov, Yvan Rebroff, Rabbi Jacob.. c'est bien beau, mais ne t'emballe pas plus que ça, après 40 minutes de ce traitement ton cerveau aspire à d'autres nourritures, tu quittes Brosella, tandis que la fanfare invite deux couples sur le podium pour une exhibition de danse ashkénaze sportive.

A 300 mètres de là, les lapins, foisonnant dans ce magnifique espace vert, applaudissent des deux oreilles.

 See you tomorrow, bunnies!