Deadpool : Le jeu à licence qui créé la surprise !

Test avec des semi-spoilers, hormis si vous ne supportez pas qu'on vous dise quoi que ce soit sur les éléments narratifs d'un jeu vous pouvez y aller !

Red-Hulk: Docteur Leonard Samson... Le psy des stars... Vous le croyez ?
Voilà sa méthode. Il est dans votre tête. Il vous dit ce que vous voulez entendre.
Deadpool: Hé une seconde rougeaud. S'il est dans ma tête, je veux trois loyers d'avance et un dépôt de garantie. Et pas de teuf le soir. Et pas de clébard. C'est une tête respectable, ici.

Wolverine : Des flèches sédatives ? C'est une blague ? Mon facteur auto-guérisseur...
Deadpool: Ne peut pas combattre une dose de calmants capable de terrasser un tyrannosaure. Tais-toi et tombe ok ?
Si les gens voulaient écouter des conférences sur ton pouvoir d'autoguérison, tu te remplirais les poches dans les facs.
Pour ma part, j'en ai assez entendu parler. Ces quelques citations, issues des comics Marvel, pour vous aider à situer un peu le personnage de Deadpool qui est assez méconnu en France. Bien que je sois loin d'être experte en la matière ( Je n'ai lu que très peu de comics et de façon assez éparse ) le personnage de Deadpool m'a toujours plu, déjà parce qu'il a conscience d'être un (anti)héros de BD et qu'il s'adresse souvent directement à son lecteur ensuite pour son humour corrosif, sa perversité malheureuse et son coté complètement déjanté. Je ne pensais pas que son adaptation en jeux-vidéo nous parviendrais outre Atlantique et quand bien même je suis plutôt réticente à essayer les jeux issus de licences, cette dernière étant souvent synonyme de grosse bouse ! Pourtant j'étais impatiente de tester Deadpool et aujourd'hui je suis bien contente de pouvoir vous en parler.


Amateurs d'humour fin, de blagues raffinées, de jeux à la portée philosophique ( David Cage cesse de t'incruster dans mes articles ! )... Passez votre chemin ! Dès l'écran titre Deadpool vous met dans l'ambiance : il est avachi dans son canapé devant sa télé, il se gratte l'entre-jambe avec son flingue et une pin-up légèrement vêtue se balade dans son appartement ! Dans ce beat'em all déjanté on ne s’embarrasse pas de questions profondes et de scénario alambiqué le jeu mérite largement son "What the Fuck d'or" et c'est très bien comme ça !
Le personnage est tout à fait fidèle à ce qu'il est dans les BD Marvel, les fans apprécieront. Comme dans les comics Deadpool à tout à fait conscience d'être dans un jeux-vidéo et s'adresse régulièrement au joueur en se tournant vers la caméra ou en se moquant allègrement lorsqu'il rate une action et il  appelle même parfois Peter Della Penna, le directeur d'High Moon studio qui a développé le jeu, lorsqu'une séquence de gameplay ne lui convient pas !
L'humour est le fil conducteur du jeu Deadpool ne ratant jamais une occasion de faire un commentaire graveleux sur un personnage féminin et de critiquer ses homologues X-men, sans parler des disputes entre les deux autres personnalités qui coexistent dans sa tête !
L'aventure débute dans ce même fauteuil qu'à l'écran titre depuis lequel notre héros en lycra rouge et noir convainc ( à grand renfort d'explosifs ) High Moon Studio de réaliser un jeux-vidéo à sa gloire, moins de 5 minutes après il reçoit le script qui débute par un bête contrat de mercenaire et se poursuit de façon assez classique avec un méga super vilain qui veut détruire tous les mutants. De toutes manières ce n'est pas le scénario qui tient en haleine dans Deadpool mais bien l'attente fébrile de la prochaine guignolerie de son personnage éponyme !


Techniquement on n'est pas impressionné, le jeu, sans être un laideron, est loin d'être exceptionnel : les personnages ne sont pas si mal mais les décors sont assez fades et plats, les animations saccadent un peu et j'ai rencontré quelques bugs. Le gameplay est assez simple et rapide à prendre en main car il reprend les base du beat'em all à savoir : attaque légère, attaque lourde, saut et esquive. Les combat sont parfois un peu confus on ne comprend pas toujours d’où viennent les dégâts qu'on prend, le fait que le contre et l'esquive utilisent la même touche vous empêche parfois de vous éloigner d'un groupe d'ennemis pour vous régénérer : Deadpool contrant si il en a la possibilité sans vous laisser le choix. Les saut sont parfois hasardeux et difficile a calculer, heureusement il n'y a pas de dégâts de chute le principal pouvoir de Deadpool étant son immortalité ! Bien évidemment vous risquez tout de même le Game Over si vous encaissez trop de dégâts mais la difficulté est assez faible Deadpool se régénérant au bout de quelques minutes si il ne subit pas d'attaques. Les séquences de combat peinent à atteindre la nervosité d'un Vanquish ou d'un DMC la faute à des commandes qui répondent mal et à un framerate à la ramasse dommage puisque le but avoué est de nous amené à réaliser le plus long enchainement de coups possible, plus de fluidité aurait donc été bienvenu.


Si l'alternance entre séquences de plate-formes et de combat est assez prévisible la monotonie est brisée grâce à des mini-jeux comme les séquences de tirs à gros calibre, le passage en vue du dessus façon jeu 8-bits ou la partie aventure en vue de coté à la manière d'un Castlevania ! Durant certaines phases de jeu il sera également possible de se glisser furtivement derrière les ennemis pour effectuer des exécutions discrètes toujours plus sanglantes.
Pour trancher la chair et broyer les os on aura accès progressivement à tout un arsenal mortel : des katanas aux marteaux géants en passant par le fusil à pompe, le fusil à impulsion, les grenades incapacitantes ou encore les pièges à ours, ce ne sont là qu'un échantillon de l'équipement létal qu'il faudra débloquer en l'achetant avec des points DP que l'ont peut ramasser dans le jeu ou obtenir grâce à de longues chaines de combos et des exécutions spectaculaires. Ces points permettrons également d'améliorer les capacités de Deadpool afin qu'il puisse utiliser de nouveaux combos, qu'il se régénère plus vite ou qu'il puisse se téléporter un plus grand nombre de fois par exemple.



Si certains passages musicaux sont très sympas et collent parfaitement à l'ambiance, comme par exemple le thème de l'écran titre, la plupart du temps la musique est anecdotique et passe quasiment inaperçue.
Je suis en revanche franchement partagé sur le choix de voix anglaises avec sous-titres français : A moins d'être un anglophone confirmé il sera nécessaire de lire les sous-titres les dialogues usant et abusant d'expressions, de raccourcis de langage et d’argot mais l'action passe parfois si vite à l'écran qu'on en perd la moitié à lire la traduction particulièrement lors des séquences de présentation des personnages qui utilisent un défilement d'images issues des comics mais qu'on a pas le temps de voir ! D'ailleurs la version française n'est pas toujours fidèle au texte original et c'est bien dommage car ça empêche de comprendre certaines blagues du coup je me dit qu'une VF même si elle aurait permis de mieux profiter du visuel aurait tout de même nuit au jeu.


Deadpool est court.
Comptez moins de 8 heures pour boucler une première fois la campagne, oui une première fois, car plusieurs parties seront nécessaires si vous souhaitez débloquer toutes les armes et pouvoirs du personnages.
En sus de l'histoire vous trouverez un mode défi qui correspond à des vagues d'ennemis à combattre sur des maps issues du scénario, ce mode, très vite répétitif, n'a pour seul interêt que de vous permettre de débloquer quelques succès et de découvrir de nouveaux costumes pour Deadpool qui malheureusement ne seront pas utilisables à loisir dans votre partie principale.
Enfin on a accès dès la première partie à une section bonus mais qui est cruellement avare : elle contient uniquement de petites présentations vidéos de chacun des protagonistes du jeu et même si elles sont savoureuses ça reste trop peu.
J'ai aimé : Deadpooooooooooooool ! Ambiance survolté, humour what the fuck digne d'un Suda Goichi, pour une fois une licence pas totalement raté, les gags visuels ne sont jamais lassant même après 4 parties ! Les minis jeux sont sympas.
Trop court, pas exceptionnel techniquement, bugs et ralentissements gênants, pas de costumes déblocables, prix excessif.
Si Deadpool est loin d'être le jeu de l'année il à le mérite de faire honneur à sa licence. Tout le sel du personnage à su être conservé et les amateurs de jeux hors normes placés sous le signe du WTF seront ravis mais l'ensemble ne vaut définitivement pas les 69.99 euros qui en sont demandé chez les revendeurs : trop court et faiblard techniquement, l'ensemble ne tient pas toutes ses promesses et c'est dommage. Dans quelques mois si il passe à moins de 30 euros il vaudra le détour, pour l'instant gardez plutôt votre argent pour des jeux capables de vous tenir en haleine tous l'été, période, on le sait, très avare en nouveautés.