L’assemblée générale des Nations Unis a décidé en 1993 d’instituer la journée mondiale de la liberté de la presse. Ce jour a été choisi pour montrer la façon dont celle-ci est malmenée aux quatre coins du monde. A travers les différents évènements organisés, ce moment rappelle les différentes entorses à la liberté des médias.
La liberté de la presse malmenée
Les régimes autoritaires et dictatoriaux tiennent les médias d’une main de fer. Censurés, interdits de parution, ils voient leur contenu contrôler par des organes étatiques. Opposés aux médias officiels, ils se battent pour être reconnus et sortir de l’ombre. Ils défendent un droit nécessaire pour que chaque citoyen puisse vivre en liberté et s’exprimer sans risquer d’être mis au ban de la société civile. Les journalistes, les rédacteurs et les éditeurs de presse sont quotidiennement menacés et risquent tout les jours leurs vie afin d’informer leurs compatriotes.
De nombreux journalistes se trouvent enfermés, violentés et molestés pour avoir dénoncer des abus et exercer simplement leur profession. Trop souvent, ils subissent des entraves et des menaces de mort. Dans les zones de conflits, ils sont en première ligne. Certains leur reprochent parfois de mettre volontairement leur vie en danger. Contraints parfois à la clandestinité, ils sont rejoints par les journalistes citoyens soucieux de voir leurs pays changer.
Dans les différentes révolutions arabes, le web à jouer un rôle. Les activistes 2.0 ont participé à de nombreuses manifestations. Les réseaux sociaux ont été utilisés pour diffuser l’information plus rapidement. C’est grâce aux médias numériques et aux vidéos amateurs que le monde a pris conscience de ces révoltes.
Dans les pays démocratiques, les médias jouissent de la liberté d’expression. Ils jouent souvent le rôle d’un quatrième pouvoir. Leur indépendance pose parfois question. Soumis aux lois des marchés, leur développement dépend en partie de l’état de l’économie mondiale. A l’époque où la crise fait rage, les médias connaissent une concentration. De grands groupes médiatiques rachètent de nombreux médias. Ces grands conglomérats participent à l’homogénéisation de l’information.
«Parler sans crainte» : thème de cette 20ème journée mondiale de la liberté de la presse
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Ces dix dernières années six cents journalistes sont morts. Leur décès n’est pas dû à la couverture d’un conflit, d’une guerre mais à leur action pour mettre en lumière des abus politiques locaux ou nationaux. La Russie et les anciennes républiques soviétiques sont des terrains propices au non respect de la liberté de la presse Anna Politkovskaïa l’avait payé de sa vie pour avoir dénoncer les agissements de la Russie en Tchéchénie. Le Turkménistan est aussi un mauvais élève en matière de liberté de la presse et de droits de l’homme et se place en bas du du classement établi par Reporters Sans Frontières.
Ce thème a beaucoup de résonnance. Au moment où Les Nations-Unis se demandent si Bachar-Al-Assad n’a pas utilisé l’arme chimique contre son peuple, la Syrie continue d’être déchirée par un conflit sans fin. Il est très difficile pour les journalistes de travailler et d’informer. Chaque camp cherche à désarçonner l’autre quitte à user de la censure ou en employant la désinformation. Les rebelles syriens ne sont pas épargnés. Eux aussi pratiquent quelquefois la désinformation. Ces méthodes compliquent la mission informative des journalistes.
Depuis le début du « Printemps Syrien » en mars 2011. 23 journalistes ont été exécutés, 21 croupissent dans les geôles syriennes, 18 cyber journalistes demeurent emprisonnés et 58 journalistes citoyens et net activistes ont été tués (source reporters sans Frontières). Ces chiffres sont éloquents. Ils prouvent que les représentants des médias locaux, les citoyens qui s’engagent sont d’autant plus exposés aux représailles du gouvernement de Bachar-Al –Assad.
La guerre au Mali contre les islamistes a aussi de grandes conséquences sur l’accès à l’information et la retranscription médiatique du conflit. Ces deux conflits illustrent bien qu’il est difficile d’informer dans des zones de tensions extrêmes. Pour parler sans crainte dans ces pays, il faut agir et les soutenir dans ce processus de libération démocratique et médiatique. Cette action de L’Unesco vise à montrer les inégalités face à l’accès à l’information et reconnaît que sans l’appui des gouvernements concernés, la marche vers une plus grande liberté de la presse s’avère nécessairement compliquée.
Pour finir sur une note positive, le meilleur moyen de lutter pour défendre la liberté de la presse et plus généralement d’expression reste un morceau rock and roll
En avant la musique…
Jessica Staffe