« Au fait, la couleur de peau nous est égale »,cette simple phrase lancée par un couple en quête d’adoption va changer la vie de Jackie Kay. En Ecosse au début des années 60,les services sociaux sont chapeautés par des organisations religieuses et John et Ellen Kay qui sont inscrits au parti communiste de Glasgow attendent depuis plusieurs années un enfant à adopter , cette simple phrase sur la couleur de peau sera le sésame.
Jackie Kay, romancière, poètesse, universitaire décorée par la reine nous raconte dans Poussière rouge, un roman publié en début 2013 aux éditions Metaillé, son histoire, l’histoire de l’adoption réussie d’une enfant métisse en 1962 en Ecosse.
Aimée par des parents adoptifs généreux et ouverts, Jackie s’aperçoit en grandissant qu’être noire dans un pays de roses n’est pas simple et demande de toujours se justifier de ses origines. A l’âge adulte elle va éprouver le besoin de retrouver ses parents biologiques, enquête difficile car le territoire de l’adoption est un terreau fertile pour le secret.
Près de trente ans plus tard, Jackie KAY entreprend la recherche et les tentatives de rencontre avec ses parents biologiques qui, chacun de leur côté, se sont engagés dans une autre vie dont elle ne fait pas partie et dans laquelle, chacun avec ses propres motivations, ils font preuve d'une certaine réticence à l'y inclure même s'ils peuvent éprouver une certaine dose de plaisir à la voir débarquer, tant d'années après, dans leur horizon.
De la région des lacs d’Ecosse jusqu’aux pistes de poussière rouge du Nigéria l’auteur nous confie la joie et la douleur de sa quête d’identité. L’histoire de sa propre adoption semble toujours être l’histoire de quelqu’un d’autre et la construction de ce puzzle intime demande énormément de courage, Jackie Kay ne manque ni de courage ni de talent sa prose est simple et claire et ses retrouvailles créent des pages ruisselantes d’émotion que l’on lit avec la chair de poule.
Asurément une écrivaine à suivre…
Encore une Chronique écrite par mon cher chroniqueur masqué qui chronique plus vite que mon ombre !!!