Lors de l’interview télévisée qu’il a accordée dimanche 14 juillet, le président de la République a mis un terme à la polémique lancée par Arnaud Montebourg portant sur la création d’une compagnie publique et nationale pour exploiter le gaz de schiste. François Hollande a en effet fermement annoncé son opposition à l’exploration de gaz de schiste en France.
« Tant que je suis président, il n’y aura pas d’exploration de gaz de schiste », a déclaré François Hollande alors qu’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, s’était prononcé la semaine dernière en faveur de la création d’une entreprise publique qui exploiterait un gaz de schiste « écologique » et dont l’extraction ne causerait pas de pollution.
Le gaz de schiste représente à la fois un enjeu économique, écologique et énergétique. Selon Les Echos, la France dispose de réserves de 5.100 milliards de mètres cubes de gaz de schiste récupérables. Une production de 20 milliards de mètres cubes par an assurerait 12% de la production d’énergie annuelle française. Par ailleurs, l’exploitation du gaz de schiste aurait permis la création de 600.000 emplois aux Etats-Unis.
Mais une loi de juillet 2011 interdit en France l’exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique, la seule technique existante aujourd’hui. La constitutionnalité de cette loi a d’ailleurs été soumise vendredi 12 juillet au Conseil constitutionnel.
Avec sa déclaration opposée à toute exploration des sous-sols, le président ferme complètement la porte au gaz de schiste jusqu’en 2017.
Alors que les écologistes sont pleinement satisfaits de cette annonce, le député socialiste du Nord, Christian Bataille, s’est indigné face à la décision du président : « Il est quand même inouï que l’on vive aujourd’hui sur des interdits de faire des expériences, des recherches sur les énergies qui peuvent être [contenues] dans le sous-sol ».