Les climatologues proches du GIEC cherchent à confisquer le débat portant sur les évolutions climatiques. Est-ce légitime ?
Un article de Jo Moreau
Depuis maintenant de nombreuses années, un groupe de climatologues proches du GIEC – quand ils n’en sont pas les porte-paroles – ont réussi à s’imposer (principalement dans le monde francophone) comme interlocuteurs exclusifs des médias et du monde politique pour tout ce qui concerne l’évolution climatique future, déniant aux autres scientifiques toute expertise en ce domaine s‘ils n'ont pas publié sur ce sujet précis dans des « peer-revue » dûment validées par eux.
Il s’agit d’un véritable hold-up sur un sujet scientifique primordial, le concept de la responsabilité humaine dans l’évolution du climat ayant suscité dans le monde entier des prises de décision politiques, énergétiques et économiques fondamentales engageant des centaines de milliards de dollars, alors que cette théorie n’est basée que sur des corrélations mises en évidence par des modèles informatiques contestés, et qu’aucune preuve scientifique n’a définitivement validée.
Ils appuient aussi cette prétention sur l’affirmation, exprimée ou sous-entendue, que les 2500 personnes collaborant avec le GIEC seraient climatologues, ce qui est un travestissement outrancier de la réalité car ils n'y sont en réalité qu'une toute petite minorité.
Mais qu’est-ce que la climatologie ? Il s’agit d’une science dont le développement, lié aux craintes exprimées par la médiatisation outrancière des changements climatiques, est assez récent, et qui tente de prévoir le climat à moyenne et longue échéance sur base de l’évolution connue du climat passé, des relevés météorologiques actuels, des extrapolations qu’on peut en tirer, et des études récentes en la matière. Il s’agit donc de déduire des tendances à plus ou moins long terme, par opposition à la météorologie qui définit les prévisions à très court terme. Le moyen employé est une modélisation informatique, alimentée par différents éléments plus ou moins connus et étudiés, mais les simulations, si chères à de nombreux "climatologues", ne sont pas des preuves, et nous sommes en fait très éloignés d'une science dite « exacte ».
Quels sont les facteurs qui peuvent influencer le climat ? Notons en vrac :
- l'ennuagement,
- les jet-streams,
- les échanges thermiques océan/atmosphère,
- la dynamique des océans,
- l’influence des courants océaniques,
- les phénomènes El Nina et El Nino, et les variations cycliques propres à l’Océan Indien,
- l’impact de la libération par les océans de certains gaz à effet de serre, comme le CO2 et le méthane
- l’activité solaire, et les différents cycles qui l’influencent,
- l’assombrissement global (diminution du rayonnement solaire sur la surface terrestre),
- le rayonnement cosmique,
- le magnétisme planétaire et solaire,
- le volcanisme terrestre et sous-marin,
- les variations de l’orbite terrestre,
- les différents cycles climatiques terrestres, tels que grandes et petites glaciations et déglaciations,
- les variations de l’axe de rotation de la Terre,
- l’étude des interactions des différents gaz atmosphériques,
- et bien entendu l’éventuel effet de serre.
La liste n’est pas exhaustive, et précisons que l’étude de ces éléments en est encore au stade des balbutiements, et sont dès lors très loin d’être complètement décrits et connus.
Mais alors, les scientifiques qui œuvrent dans chacun des phénomènes spécifiques influençant le climat, que j’ai cités ci-avant, sont-ils moins aptes que les climatologues à exprimer un avis pertinent ? Et en définitive, qu’est-ce qu’un "climatologue". Est-il plus compétent qu'un chimiste de l'atmosphère ? Un biologiste étudiant les organismes vivant dans les océans et subissant les effets du "changement climatique" ? Un géologue examinant les carottages glaciaires ou les couches géologiques ? Un physicien des ondes ? Un astrophysicien spécialiste des rayons cosmiques ? Un historien qui étudie les écrits anciens décrivant les variations du climat ? Un mathématicien étudiant la structure des modèles informatiques ?
D’autre part, il apparait que le titre de « climatologue » s’acquiert plus fréquemment par l’expérience acquise « sur le tas » et les centres d‘intérêt affichés, que par un diplôme en bonne et due forme.
On peut définir le climatologue comme étant un généraliste, qui doit s’appuyer sur ces différentes spécialités pour tenter d’en tirer des projections qui ne seront fiables que lorsque toutes ces spécialités scientifiques seront parfaitement étudiées en ce qui concerne leurs effets sur le climat terrestre, ce qui n’est pas pour demain.
Oui, les scientifiques étudiant ces différents thèmes (parmi d’autres) sont dès lors parfaitement qualifiés pour donner leur avis sur l’influence de leur domaine spécifique sur l’évolution du climat. Ces avis sont parfois divergents sur les causes, et même parfois contradictoires ? Il faut accepter et encourager ce débat, qui est la négation d’un consensus quelconque, notion totalement incompatible avec la recherche scientifique . Il faut aussi considérer que les conséquences et les implications du débat climatique intéressent également la philosophie, l’économie, et bien entendu la politique.
Les climatologues dont nous parlons se basent principalement sur des impressions et des corrélations orientées, qu‘ils présentent comme des certitudes. Mais ni la croyance ni les sentiments n’ont leur place dans le domaine scientifique.
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Sur le web
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