Malédiction !

Publié le 16 juillet 2013 par Pimprenelle2

Il est un lieu que j’adore, une place à l’abri de la frénésie marseillaise, la Place de Lenche dont, sans la nommer je vous ai déjà parlé. Si vous êtes touriste n’aimez pas les circuits pré-digérés, il vous faudra la chercher, au cœur du Panier.

Ici pas de voitures, ici vous les patines sont méditerranéennes, ici vos conversations seront enivrées par les effluves de pastis, interrompues par des interpellations joyeuses et chantantes. Ici, les autochtones vous laisseront savourer le soleil, à vous les peucheures nordistes et pâlots.

Sur cette Place j’aime me réfugier en fin de jour, où l’heure les enfants courent s’acheter une glace, les mères papotant autour d’un verre, les hommes plus loin jouant à la contrée, les oiseaux tournoient affolés dans le ciel. J’aime cette place qui plonge vers la mer, où les oiseaux s’affolent, j’aime assister au spectacle du coucher de soleil en contre-bas sur le Vieux-Port.

Mais, parce que vous vous doutez bien qu’il y a un mais, que je ne suis pas payée par l’office du tourisme de ma ville pour vous en conter ses beautés, donc je reprends, mais cette place en pente douce me poursuit de sa malédiction. Je m’y sens si bien, si détendue, si relaxée, que j’oublie, qu’ici au moindre effleurement … je renverse mon verre … ou celui de mon voisin … mon verre de bière … de préférence plein … sur mes vêtements ou ceux de mon voisin … ou mieux dans mon assiette où trônait ma pizza …

Je suis d’une maladroite tout à fait ordinaire poursuivie par la malédiction de la place de Lenche, qui s’obstine, et a décidé, qu’un jour elle va me quitter, que je vais retrouver le contrôle de mes gestes et de ma bière.

Cet article j’aurais aussi bien pu l’écrire au sujet d’une robe, une robe bleue et lumineuse, que j’adore, une véritable attrape bougnettes qui à chaque fois que je l’arbore déclenche mes cris rageurs et dégoutés, genre "putain je le savais", alors qu’atterrissent des gouttes de café de sauce ou de je ne sais quoi. Une demi-journée vient invariablement à bout de l’immaculée cotonnade. Alors oui, je suis maladroite, ordinairement maladroite, et parfois j’ai la poisse qui me colle à la peau …


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