au bout d’un chemin
une pierre
comme n’importe quelle pierre.
Sauf qu’on y trouve des traces de main
et dans les mains les traces d’un visage
qu’un jour
caressa un regard avec tant de douceur
qu’aujourd’hui encore le mouvement se poursuit
mais dans le vide de son écho.
Celle qui a déposé la pierre
à ce que disent les vagues
a déposé le poids de son âme dans le poids de la pierre
puis s’est envolée dans les jours de sa vie.
Tous les soirs,
l’homme revient sur les lieux de l’envol
tous les soirs
il se souvient de celui qui marchait sur les eaux
d’où remontaient les miracles
comme du passé remontaient les jours
qu’ensemble ils avaient vécus.
***
Yvon Le Men (né en 1953) – Presqu’une île, sentiers douaniers en Bretagne (2004)