L'hisoire: Lovée dans l'exquis manoir tourangeau dont Louis XI lui a fait don, Fiora attend la naissance de son enfant lorsqu'elle apprend une terrible nouvelle : son époux le « Bourguignon rebelle » a été condamné à mort pour avoir refusé de se rallier à la France.
Effondrée, Fiora devra pourtant vite se relever pour affronter ceux qui désirent sa perte.
Bientôt, elle retrouvera Florence et les Médicis. Mais le destin lui réserve encore bien des surprises..
Mon avis : Avant toute chose, je tiens à prévenir les personnes n'ayant pas lu la première intégrale qu'il risque d'y avoir des spoilers dans cette chronique. Prenez garde !Comme je vous le disais, j'avais particulièrement hâte de retrouver Fiora et ses comparses, ses premières aventures m'ayant tout simplement captivée. Sans compter que Fiora et la vengeance se terminait de la pire des façons, laissant au lecteur une foule d'interrogations sans réponses. Alors, vous pensez bien que quand ce deuxième opus est entré dans ma PAL, je n'ai cessé de lorgner dessus. Jusqu'à jeudi dernier, où... J'ai craqué, et l'ai embarqué avec moi sous la couette. Et oui, je suis comme ça !/!\ SPOILERS PREMIER TOME /!\Après s'être une nouvelle fois disputée avec Philippe qui, décidément, ne partage pas sa vision de la vie de famille, Fiora est retournée sur les terres du Roi de France, au sein du domaine gracieusement offert par Louis XI. Bien décidée à annuler leur mariage si son époux ne se montre pas plus conciliant, Fiora est loin de s'imaginer que ces trois jours exquis passés entre les bras du Bourguignon rebelle pourraient avoir des conséquences autrement plus... Définitives. Et pourtant, l'évidence est belle et bien là : la jeune femme attend un enfant. Pour Fiora, qui en vient à regretter ses emportements intempestifs, commence alors l'attente : Philippe reviendra-t-il ? Au même instant, à Dijon, se joue une scène des plus dramatiques : Philippe est enfermé, condamné à mort pour avoir tenté de soulever le peuple contre le roi. Alors qu'il monte sur l'échafaud, ses pensées vont vers la femme qu'il aime, la seule qu'il ait véritablement aimé : pourquoi Fiora n'est-elle pas revenue ? Et pourquoi n'a-t-il pas mis son orgueil de côté, laissant pour une fois parler son cœur plutôt que son allégeance bourguignonne ? Le bonheur semble bien loin pour nos deux amants, et pourtant... Il n'était pas dit que Fiora laisserait la partie se finir ainsi. La jeune femme se lancera bientôt sur les routes, reprenant sa course effrénée là où elle l'avait laissée... Pour la plus grande joie de ses ennemis./!\ FIN DES SPOILERS /!\Juliette Benzoni a l'art de captiver les foules en quelques lignes seulement. C'est bien simple : si vous avez aimé Fiora et la vengeance, vous serez emporté dès les premières lignes de Fiora et l'amour. Le premier chapitre est ainsi consacré à Philippe qui, on le comprend dès la première phrase, est en très fâcheuse posture. Et pourtant... Les preuves dont on aurait besoin pour tirer un trait sur son personnage ne sont pas là. Ce pourrait-il que... ? Pour Fiora, pas de doute : elle a définitivement perdu son époux si tendrement aimé. On aurait pu penser qu'elle aurait le temps de faire son deuil, que Juliette Benzoni lui accorderait un repos bien mérité. Que nenni ! Peu après avoir accouché, notre héroïne sera enlevée, pour être conduite devant... Je vous le donne en mille : le Pape. Nous voici donc face au grand méchant de ce deuxième opus, que je me suis plu à détester dès les premières secondes. Mais en voilà assez pour les révélations, je ne vous dirais rien de plus concernant les motivations de cet étrange personnage. Notre pauvre Fiora n'est ainsi pas au bout de ses peines, et va être transbahutée de part et d'autre, aidée par les uns, piégée par les autres. Il en faudrait cependant plus pour décourager la jeune femme, qui fait décidément preuve d'un courage désarmant : les pires maux s'amoncellent sur son existence et, pourtant, elle ne cesse de relever fièrement la tête, faisant face envers et contre tout.
Son amour pour Philippe, notamment, m'a laissée songeuse. On ne peut pas dire qu'il ait été particulièrement correct envers elle, même si le concept de "mari présent et père à temps complet" n'était pas particulièrement développé au XVe siècle. Et pourtant, elle n'hésite pas un instant quand le plus petit espoir de le revoir vivant se présente à elle : ni une, ni deux, elle enfile sa culotte de garçon et saute sur son cheval pour parcourir les routes de France. Alors, quand je pense à un épisode en particulier (la fameuse rencontre dans le couvent où Philippe se terre, et les dures paroles qu'il lui adresse), je ne peux m'empêcher de grincer des dents. Enfin, Juliette Benzoni se rattrape tout de même bien vite, ce dont je lui suis gré. Le fait est que je n'avais qu'une envie : serrer Fiora dans mes bras, et gifler l'impudent qui sait si bien la faire pleurer. D'ailleurs, ce personnage n'est pas le seul à m'avoir "déçue". Si j'ai retrouvé avec plaisir certains d'entre eux, dont quelques uns que l'on pensait disparus à jamais (suivez mon regard...), j'ai assez vite déchanté : entre ceux qui ont changé du tout au tout, ceux qui n'hésitent pas à trahir Fiora pour une partie de jambes en l'air, et ceux qui sont là mais sans l'être vraiment, je ne savais plus trop où donner de la tête. J'ai cependant beaucoup apprécié la place grandissante prise par Mortimer, ce "doux" soldat que l'on avait rencontré dans les deux premiers tomes. Je m'y suis beaucoup attachée et, tout comme Fiora, nous apprenons au fil des pages à voir derrière cette carapace de gros dur qui se plait à revêtir.
Une fois encore, j'ai suivi avec passion les aventures de Fiora. Malheureusement... Le coup de coeur ne se sera pas réitéré, la magie du premier tome étant absente du second. J'y ai trouvé davantage de longueurs, quelques redites un peu lassantes. Oh, rien de bien grave, rassurez-vous ! J'ai tout de même passé un excellent moment. Mais, voilà... Je n'ai pu m'empêcher de comparer ces deux expériences de lectures, et la première fut incontestablement plus forte. Je me suis sentie moins proche des personnages, tout en étant moins concernée par l'intrigue. Peut-être ai-je lu ces deux intégrales trop rapidement l'une par rapport à l'autre ? Je ne sais pas. Ma seule certitude est la suivante : Juliette Benzoni a frappé fort avec cette quadrilogie, et cette légère déception n'entame en rien ma volonté de poursuivre ma découverte de ses autres œuvres. Mamie, il est temps de m'ouvrir les portes de ta bibliothèque !
En bref, une seconde intégrale passionnante, mais qui m'aura légèrement moins convaincue que la précédente. Quoi qu'il en soit, Juliette Benzoni nous prouve une fois encore son formidable talent de conteuse, et rend l'Histoire diaboliquement attrayante.