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« Rien ne sert de partir quand on ne sait plus voir. » (p. 16)
L’auteur :
http://www.frederic-martinez.fr/
Présentation :
En vacances, il faut désapprendre les allées ratissées qu'empruntent nos vies au cordeau : le temps est nu. Le cri aigre des goélands, la rumeur stridente des cigales submergent la fureur des métropoles. L'air plus vif rompt les entraves que la routine a posées sur nos âmes. Le ciel se rapproche de nous. Nous voici libres. Tapis au creux du temps comme dans une combe, nous faisons le gros dos sous la lune et reprenons peu à peu possession de nos corps qu'ébrèchent les travaux et les jours. Loin du béton, dans cette vacance qui nous rend à nous-mêmes, quelque chose doit arriver. (Source : Myboox)
Mon avis :
La quatrième de couverture laisse espérer de belles réflexions philosophiques sur les vacances, le temps qui file dans nos vies nous laissant haletant face à un quotidien insignifiant qu'il faut rendre passionnant à l'heure des congés. Mais si effectivement quelques réflexions émaillent les anecdotes de Frédéric Martinez, elles sont trop rares pour offrir un véritable intérêt à ces courts récits.
Pourtant Frédéric Martinez est un écrivain qui soigne son style. Les mots sont pensés, pesés, les métaphores filées, la syntaxe calibrée. Ainsi les tableaux des belles inconnues ou des séjours au bord de mer sont poétiques.
« Accepter les caprices du temps ; accepter l’imprévu ; le silence et les temps morts. Savoir s’ennuyer. Ces petits renoncements trament l’étoffe des vacances. » (p. 16)
Mais les sujets choisis, souvent de belles jeunes femmes croisées dans la rue sur lesquelles l'auteur fantasme, sont rapidement lassants. L’ensemble est très inégal et ne décolle pas beaucoup : les anecdotes sont a priori issues de l’imagination de l’auteur, qui extrapole à partir d’une silhouette croisée des destins vacanciers, si bien que le manque de souffle, de vécu se fait rapidement sentir.
Le petit supplément d’âme qui aurait permis de donner de la profondeur aux propos nous échappe.
Premières phrases :
« - Où partez-vous ?
La question devient inévitable. Les marronniers jettent leur ombre sur les trottoirs, tamisent l’éclat brusque du ciel qui pleut sur les femmes. Vêtues de robes légères, chaussées de tongs ou de sandales, de spartiates ou d’espadrilles, elles déambulent dans les rues, fredonnent sur l’asphalte la chanson de l’été. »
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Du même auteur : Claude Monet, une vie au fil de l'eau
D’autres avis :
Petit éloge des vacances, Frédéric Martinez, Folio 2 euros, mai 2013, 2 euros