© LouisleClassique
Hier Louis a célébré le 14 juillet, au pied de la Tour Eiffel. Pour la Fête Nationale, l’Orchestre National de France, emmené par Daniele Gatti, a interprété de très grands airs du répertoire classique. Un thème est annoncé : l’amour à Paris. Pour Daniele Gatti ce thème rassemble des compositeurs variés : Verdi, Bizet, Ravel, Massenet… Le concert se termine par la Marseillaise interprétée par Roberto Alagna.
Des solistes extraordinaires se sont passés le relais sur scène : Karine Deshayes, Vittorio Grigolo, Lang Lang, Renaud Capuçon, Sonya Yoncheva, Joseph Calleja, Ludovic Tézier et Philippe Jaroussky.
Musicalement il est difficile de juger. Les conditions sont très spéciales et acoustiquement on est dans des dispositions particulières.
Karine Deshayes ouvre le bal avec Carmen et devant les 200 000 personnes massées sur le Champs de Mars, la mezzo ne tremble pas et assure le spectacle. Vocalement impeccable, L’amour est un oiseau rebelle, est même chantonné par le public. Pas de raccourci, c’est une version de l’air dans son intégralité qui est proposée.
Vittorio Grigolo prend la suite et est également très sérieux dans son interprétation de La Bohème avant Sonya Yoncheva, toujours dans La Bohème, qui brille tant par sa beauté physique que vocale. Par contre l’air n’est pas du tout adapté au lieu, trop subtil. Et puis on ne comprend pas vraiment pourquoi Puccini un 14 juillet. Mais bon sous couvert du thème "L’amour à Paris" tout est possible.
Renaud Capuçon arrive sur scène et nous propose sa version de la Méditation de Thaïs de Massenet. Et là, pour le coup, ce n’est encore une fois absolument pas adapté au lieu et circonstances, beaucoup trop lent, trop délicat avec trop de nuances. Par contre Renaud Cacpuçon est parfait comme à son habitude. L’orchestre reprend la main à la fin de cette Méditation et relève le tout avec les airs célèbres de Carmen. C’est dans cet opéra que Joseph Calleja monte sur le plateau. La diffusion est mauvaise, la voix du ténor paraît parfois nasillarde. Dommage.
Par contre avec Ludovic Tézier et l’air du Toréador là, nous avons à faire à une belle leçon de puissance. Profond et simple, le baryton est impressionnant dans le rôle d’Escamillo. Par contre, et malgré le plaisir non feint de Daniele Gatti, l’orchestre manque un peu de piquant.
Vittorio Grigolo revient, veste blanche et regard ému pour La Vie en rose. Nous étions très sceptique et force est de reconnaître que le ténor est très pertinent dans le mélo et la virtuosité de cette chanson populaire.
Passons rapidement sur Lang Lang et Ravel, encore une fois très mal choisi vu le lieu et saluons l’orchestre et le chœur dans l’ouverture de la Force du Destin et le Va Pensiero qui, face à une Tour Eiffel clignotante et une nuit tombante, sont irrésistibles.
Quant à Philippe Jaroussky dans Les Feuilles Mortes, on frise le mauvais goût. Pour Louis il ne suffit pas d’un grand interprète et d’une grande chanson pour créer une belle rencontre. Rendez-vous manqué.
Enfin, très charmante interprétation de la Traviata par Vittorio Grigolo et Sonya Yoncheva, glamour et sucrée et qui évite l’écœurement. On succombe.
Bon, vous l’aurez compris, une soirée peu formidable qui se veut prestigieuse et populaire, qui manque son objectif et qui manque cruellement de fil rouge. Mais il est difficile de ne pas passer une bonne soirée au pied de la Tour Eiffel avec comme accompagnement ces grands airs indémodables.
Louis le Classique fête ses un an le saviez-vous ?