Ce grand classique japonais de Yasujirō Ozu raconte l’histoire d’un vieux couple qui, dans le Japon d’après-guerre, vont visiter leurs enfants à Tokyo. Fiers d’une réussite qu’ils voyaient de loin, ce sentiment est vite remplacé par l’amertume de se retrouver de trop dans un quotidien de classe moyenne. Preuve d’une structure familale détruite par la guerre, le seul être qui bouleverse son quotidien pour s’occuper d’eux est la belle fille, épouse d’un fils militaire sans nouvelle depuis de longue annéees. Les scènes d’intérieurs enchainent plans fixes avec une vue au loin sur d’autres pièces, sur le décor environnant ou sur l’horizon et créent une intimité forcée avec les personnages. Nous partageons leurs gênes et leurs minces bonheurs. Voyage à Tokyo fait partie de ces films où presque rien ne se passe jusqu’au moment où, bouleversés, on devient l’un des personnages pourtant si éloignés dans le temps et l’espace… et c’est à ce moment là qu’on se rend compt qu’on vient d’assister à un grand moment de cinéma. (note: 5/5)