Au bout du Conte // De Agnès Jaoui. Avec Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri.
Grand retour au cinéma du duo Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri, aussi souriants que des portes de prison. On m'a pourtant dit du bien de ce film, et je dois
avouer que j'ai eu peur. Je me suis même surpris à aller jusqu'au bout tant je déteste Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri. Fort heureusement que le casting
secondaire est là pour nous offrir de bons moments. En effet, Agathe Bonitzer et Arthur Dupont forment un duo élégant, mignon et séduisant à la fois. J'ai
cependant eu du mal au fil du film à comprendre où l'on voulait en venir et surtout pourquoi tout était aussi enchevêtré sous une couche naphtaline. Agnès Jaoui réalise ici un
film aussi savoureux que l'ostie distribuée à la messe. Alors que derrière ce film choral il y avait de quoi faire une sorte de Woody Allen à la française, on ressort avec
quelque chose de tellement niais et ennuyeux que l'on a, une fois le film fini, l'envie de se jeter du haut d'un point.
Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes, et au destin ; une femme qui rêvait d’être comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait
en son talent de compositeur mais ne croyait pas beaucoup en lui.
Il était une fois une petite fille qui croyait en Dieu.
Il était une fois un homme qui ne croyait en rien jusqu’au jour où une voyante lui donna la date de sa mort et que, à son corps défendant, il se mit à y croire.
Pourtant cela partait d'un bon sentiment grâce aux multiples références aux contes de notre enfance (Blanche Neige, Le Petit Chaperon Rouge,
Cendrillon). D'ailleurs, j'ai adoré la référence à Blanche Neige. Sauf que voilà, Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri font encore
ce que je n'arrête pas de reprocher à ces deux acteurs/scénaristes. Cette manière de cacher les bonnes choses derrière de la misère absolument désespérante. Le problème c'est justement que tout
est fade dans Au Bout du Conte alors que les contes de fées sont généralement des histoires mignonnes ou parfois aventurières. Ici tout est liquéfié. Si seulement les contes
pouvaient tout faire. Sauf que ce n'est pas du tout le cas. Rapidement, Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri prouve la vacuité de leur film qui s'empêtre dans un
mélange qui peine à avoir du liant. Du coup, les dialogues sont creux, les personnages assez insipides dans la majorité des cas.
Et pourtant, Agathe Bonitzer et Arthur Dupont tirent le film vers le haut et lui offre une jeunesse intéressante. Si Agnès Jaoui et Jean
Pierre Bacri n'était pas aussi narcissiques ils auraient fait un film sans eux dedans, en laissant les jeunes nous toucher avec leur petite histoire d'amour. Car mine de rien, j'aime
beaucoup le duo et j'avais envie que le scénario aille plus loin, qu'il nous en raconte un peu plus. Et puis tout d'un coup, patatra, le film s'empêtre dans quelque chose qu'il ne contrôle même
plus. Peut être qu'au fond, ce film traduit aussi la relation entre Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri qui prend la poussière et les toiles d'araignées. A ne rien
vouloir changer dans la manière de faire, et notamment aucune prise de risques en termes de réalisation alors que tout est terne et que les contes méritaient de la couleur. J'en ai par dessus la
tête de ce cinéma français suffisant qui fait plouf.
Note : 1/10. En bref, toujours le même piège ce duo Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri. Avec un pitch intéressant et original, ils arrivent toujours à nous offrir
le pire des navets aussi aimable qu'une porte de prison sur lequel la critique arrive encore à s'illusionner de réussite.