dimanche 14 juillet 2013
Ah ! Le plaisir de retrouver Monsieur Merde de « Tokyo ! », jubilatoire. Ce film est un OFNI (Objet Filmique Non Identifié) comme je les aime tant. Je viens de lire la fiche Wikipédia du film et même si j’ai craint d’être influencé, je l’ai lue jusqu’à la section « Interprétation ». Rien n’en a été puisque mon interprétation est toute différente.
Pour moi, Monsieur Oscar est un ange de la même veine que les anges des « Ailes du Désir ». Il joue la comédie pour lui-même (notamment lorsqu’il tue son sosie) mais surtout pour les autres afin de réaliser leurs rêves, leurs fantasmes (revoir son oncle sur son lit de mort, être réconfortée par son père après une soirée entre ados ratée). Mais il va plus loin que le film de Win Wenders ou peut-être est-il plus accessible, je ne sais trop (la première fois que j’ai vu « Les ailes du désir », j’avais vingt ans et je l’ai trouvé bien ou plutôt la jolie fille qui m’accompagnait. Je l’ai revu récemment – le film, pas la fille – et il m’a déçu. Je n’ai pas réussi à rentrer dans l’univers du cinéaste).
En fait, ce film est tellement riche qu’il mérite d’être revu afin d’approfondir son point de vue. Chaque scène peut être vue séparément, avec un état d’esprit différent, et provoquer une nouvelle interprétation, un autre réaction. C’est ce que je vais faire bientôt.
La fin est éloquente, Monsieur Oscar rentre « chez lui » pour retrouver « sa famille » dans une banlieue uniformisée et déshumanisée. Sa famille n’est pas humaine, ce sont des chimpanzés. Léos Carax nous rappelle que nous ne sommes que des animaux et que tout ce qui a précédé cette séquence n’est qu’une (la) comédie de la vie.