Cela m’avait déjà frappé lors des débats qui ont suivi les Municipales. Pour les sarkozystes, ce mauvais résultat montrait que les français voulaient que les “réformes” aillent plus vite. A première vue, c’est une logique de crétinisme : plus leurs résultats électoraux sont mauvais, plus ils montreraient que la population veut encore davantage de leur politique. Le jour où plus personne ne votera pour lui, cela signifierait alors que les français veulent encore davantage de Sarkozy.
Je crois plutôt que, pressé par leurs commanditaires du Medef et autres grands financiers, ces mauvais arguments n’annoncent simplement que, contre vents et marées, notre Président va continuer de s’asseoir sur ses promesses électorales et ira jusqu’au bout de la casse sociale. Pensez donc, la sécurité sociale est encore debout et les pauvres réussissent encore à survivre.
L’intervention présidentielle de jeudi est sur la même ligne. Bien entendu, tout est la faute aux autres et aux choses: à l’Euro, au pétrole,… La confusion entre régularisation et naturalisation était affligeante de la part d’un chef d’état. Pas un mot sur un budget 2008 d’entrée plombé par le “bouclier fiscal”… Certes, il concède quelques erreurs, mais seulement de “communication”, notamment celles de ses “jeunes” ministres. Sur le fond, pas de changement de cap : les “réformes” doivent s’accomplir, le coût du travail doit continuer de baisser, un maximum des avantages sociaux doivent être supprimés, les systèmes mutualisés (retraite, sécurité sociale) devront sinon disparaître totalement, au moins faire une large place aux profits du privé, les rentiers devront continuer à voir leurs bénéfices augmenter, … Les transferts vers le RSA des budgets de la Prime pour l’emploi ne promet rien de bon aux 8 millions de personnes qui en profitent. Nous continuerons dans la rigueur (pour les moins favorisés) prévisible dès avant les Municipales tant les “erreurs” (de gestion cette fois) ont été innombrables. En fait, il nous refait sa campagne électorale en promettant toujours plus de lendemains qui chanteront.
Pauvre démocratie… !
A trop tirer sur la ficelle (un peu grosse jeudi soir), elle casse. La seule question est quand et comment….