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Le défilé du 14 juillet

Publié le 14 juillet 2013 par Corboland78

Les télés avaient prévu de mettre le paquet pour retransmettre le défilé militaire sur les Champs –Elysées.

« Pour des prises de vue inédites, les deux chaînes vont utiliser des caméras et des micros embarqués dans des aéronefs. Pour France 2, Michel Drucker, ancien parrain de la Patrouille de France, embarquera à bord d'un Alpha Jet de la Patrouille et ouvrira le défilé au dessus des Champs-Elysées. La journaliste Fanny Stenneler sera dans un hélicoptère Tigre afin de suivre l'événement. De son côté TF1 offrira aussi un regard aérien avec Louis Bodin, présentateur météo de la chaîne mais aussi navigateur et pilote. Il prendra place à bord d'un gros porteur pour commenter en direct son passage au dessus de l'avenue. Les téléspectateurs pourront alors suivre le défilé dans le cockpit d'un avion. » Ce qu’elles n’avaient pas prévu, c’est cet évènement qui a changé le cours de l’histoire.

Le temps splendide annonçait une journée exceptionnelle pour ce défilé qui s’annonçait grandiose. La foule des grands jours se massait le long des barrières dressées tout le long de la célèbre avenue parisienne et les troupes la descendaient au pas cadencé, jusqu’à la place de la Concorde où l’estrade présidentielle accueillait tout le gratin gouvernemental.

François Hollande emprunt de gravité mais tout sourire, étonné de n’apercevoir aucun nuage menaçant de crever au-dessus de lui, savourait ce moment de bonheur tranquille. Les ministres, propres sur eux et bien peignés, sagement assis au grand air et loin de la foule, se délectaient de cette paire d’heures sans soucis.

Les caméras des télés ne perdaient pas une miette du spectacle et les téléspectateurs devant leur écran s’en mettaient plein les mirettes, encouragés par les commentaires dithyrambiques des journalistes.

Dans le ciel bleu, avions et hélicoptères se succédaient à un rythme soutenu et bruyant créant un mouvement parallèle à la progression des blindés et autres engins écorchant les pavés parisiens. Point d’orgue du défilé de cette année, la mise à l'honneur des acteurs de l'opération Serval. Les troupes françaises de retour du Mali, défilant avec à leurs côtés un détachement du Mali et du Tchad, et des unités venues de dix pays africains.  

C’est à cet instant que l’improbable s’est produit et à cette heure nous n’en savons toujours guère plus. Alors que ces troupes passaient devant la tribune présidentielle, un petit groupe de soldats, deux ou trois, d’après les images filmées au ralenti et diffusées ensuite, s’est rué vers nos dirigeants en pointant leurs armes vers eux, mitraillant en des allers et retours et du haut en bas, l’élite du pouvoir français tout en hurlant « Allah Akbar ! » et « A bas le mariage gay ! ». Encore que ces slogans soient à prendre au conditionnel à cette heure, les témoins divergeant dans leurs déclarations.

Sur les images, on voit clairement alors que le corps de troupe se désintègre, Manuel Valls froncer les sourcils, Arnaud de Montebourg étirer le cou pour mieux voir ce qui se passe et Jean-Marc Ayrault faire une moue déçue, tandis que de son côté, François Hollande semble prêter un œil amusé et curieux à ce qui lui paraît un incident.  

Rétrospectivement, en revisionnant les images filmées par les télévisions, on constatera que la scène a duré trois minutes et douze secondes exactement avant que militaires et forces de l’ordre abattent les trois hommes responsables du carnage. Si ce laps de temps semble bien court, dans l’instant il dura une éternité. Comme une ola géante remontant du bas en haut des Champs-Elysées, la foule se jeta au sol en hurlant et se piétinant, les journalistes des télés s’égosillaient à demander la caméra 1 ou la caméra 3, pour avoir des images plus précises. Dans la tribune officielle chacun tentait de fuir, Montebourg par la gauche, Valls par la droite ; Cécile Duflot tweetait des appels au secours tandis que le premier ministre demandait un peu plus de cohésion gouvernementale à ses ministres.

Dans l’heure qui suivra ce moment de folie, les très réactifs journalistes du site Médiapart mettront en ligne une vidéo enregistrée il y a plusieurs mois où l’on voit François Hollande déclarer « Moi président, je veux assister à un défilé du 14 juillet tout à fait normal. »

Les télés avaient prévu de mettre le paquet pour retransmettre le défilé militaire sur les Champs –Elysées.

« Pour des prises de vue inédites, les deux chaînes vont utiliser des caméras et des micros embarqués dans des aéronefs. Pour France 2, Michel Drucker, ancien parrain de la Patrouille de France, embarquera à bord d'un Alpha Jet de la Patrouille et ouvrira le défilé au dessus des Champs-Elysées. La journaliste Fanny Stenneler sera dans un hélicoptère Tigre afin de suivre l'événement. De son côté TF1 offrira aussi un regard aérien avec Louis Bodin, présentateur météo de la chaîne mais aussi navigateur et pilote. Il prendra place à bord d'un gros porteur pour commenter en direct son passage au dessus de l'avenue. Les téléspectateurs pourront alors suivre le défilé dans le cockpit d'un avion. » Ce qu’elles n’avaient pas prévu, c’est cet évènement qui a changé le cours de l’histoire.

Le temps splendide annonçait une journée exceptionnelle pour ce défilé qui s’annonçait grandiose. La foule des grands jours se massait le long des barrières dressées tout le long de la célèbre avenue parisienne et les troupes la descendaient au pas cadencé, jusqu’à la place de la Concorde où l’estrade présidentielle accueillait tout le gratin gouvernemental.

François Hollande emprunt de gravité mais tout sourire, étonné de n’apercevoir aucun nuage menaçant de crever au-dessus de lui, savourait ce moment de bonheur tranquille. Les ministres, propres sur eux et bien peignés, sagement assis au grand air et loin de la foule, se délectaient de cette paire d’heures sans soucis.

Les caméras des télés ne perdaient pas une miette du spectacle et les téléspectateurs devant leur écran s’en mettaient plein les mirettes, encouragés par les commentaires dithyrambiques des journalistes.

Dans le ciel bleu, avions et hélicoptères se succédaient à un rythme soutenu et bruyant créant un mouvement parallèle à la progression des blindés et autres engins écorchant les pavés parisiens. Point d’orgue du défilé de cette année, la mise à l'honneur des acteurs de l'opération Serval. Les troupes françaises de retour du Mali, défilant avec à leurs côtés un détachement du Mali et du Tchad, et des unités venues de dix pays africains.  

C’est à cet instant que l’improbable s’est produit et à cette heure nous n’en savons toujours guère plus. Alors que ces troupes passaient devant la tribune présidentielle, un petit groupe de soldats, deux ou trois, d’après les images filmées au ralenti et diffusées ensuite, s’est rué vers nos dirigeants en pointant leurs armes vers eux, mitraillant en des allers et retours et du haut en bas, l’élite du pouvoir français tout en hurlant « Allah Akbar ! » et « A bas le mariage gay ! ». Encore que ces slogans soient à prendre au conditionnel à cette heure, les témoins divergeant dans leurs déclarations.

Sur les images, on voit clairement alors que le corps de troupe se désintègre, Manuel Valls froncer les sourcils, Arnaud de Montebourg étirer le cou pour mieux voir ce qui se passe et Jean-Marc Ayrault faire une moue déçue, tandis que de son côté, François Hollande semble prêter un œil amusé et curieux à ce qui lui paraît un incident.  

Rétrospectivement, en revisionnant les images filmées par les télévisions, on constatera que la scène a duré trois minutes et douze secondes exactement avant que militaires et forces de l’ordre abattent les trois hommes responsables du carnage. Si ce laps de temps semble bien court, dans l’instant il dura une éternité. Comme une ola géante remontant du bas en haut des Champs-Elysées, la foule se jeta au sol en hurlant et se piétinant, les journalistes des télés s’égosillaient à demander la caméra 1 ou la caméra 3, pour avoir des images plus précises. Dans la tribune officielle chacun tentait de fuir, Montebourg par la gauche, Valls par la droite ; Cécile Duflot tweetait des appels au secours tandis que le premier ministre demandait un peu plus de cohésion gouvernementale à ses ministres.

Dans l’heure qui suivra ce moment de folie, les très réactifs journalistes du site Médiapart mettront en ligne une vidéo enregistrée il y a plusieurs mois où l’on voit François Hollande déclarer « Moi président, je veux assister à un défilé du 14 juillet tout à fait normal. »


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