Crédit photo La Belle Iloise
J'ai passé un long et beau weekend en Bretagne, pour aller bruler quelques calories sur le circuit des 24 heures de roller de Quiberon.... Un beau moment de camaraderie, de transpiration, et de bataille face au vent...
Je ne pouvais pas passer par Quiberon sans visiter l'atelier de production de mes sardines préférées: je connais et apprécie celles de La Belle Iloise depuis quelques années, vous en ai d'ailleurs déjà proposé quelques recettes, et la récente expansion de leurs points de vente le long des côtes françaises et belge (Nieuwpoort, Knokke) rendent l'approvisionnement beaucoup plus simple ces dernières années!
Le nouvel atelier est toujours situé sur la presqu'ile de Quiberon, à quelques encablures des ports d'où arrive la matière première fraîche: sardines, mais aussi maquereau et thon blanc Germon du bassin Gascon tout proche. La Belle Iloise a une approche stricte de qualité et de saisonnalité, et tous les produits sont travaillés frais. Lors de mon passage en Juin, seule la sardine était pêchée, le thon germon de Gascogne fera son apparition durant les deux mois suivant uniquement.
Une centaine d'ouvriers s'affairent dans l'atelier, en nombre et à horaires variables selon l'arrivage de poisson et les aléas de la pêche. Les sardines, puisque c'est d'elles dont je vous parlerai aujourd'hui, arrivent quelques heures après avoir été pêchées, et sont tout d'abord classée par taille et salinité afin de déterminer au mieux le temps qu'elles séjourneront en bain de saumure. Disposés ensuite sur des grilles de séchage, les poissons rincés passeront deux à trois heures sous un flux d'air chaud (32-35°) pour sécher.
Toujours bien calées, et surtout protégées de chocs, sur leurs grilles, les sardines sont ensuite saisies 2-3 minutes dans un bain d'huile de tournesol (l'arachide d'antan ayant été abandonnée pour parer aux alergies) à un peu plus de100°C, avant de passer dans les mains expertes des dames de l'atelier: les poissons sont étêtés, éviscérés, et parés un à un par des mains expertes, avant d'être posés délicatement dans leur boîte avec les huiles et aromates qui sublimeront encore leur goût. Les ouvrières les plus expertes procèderont encore au désarêtage des variétés 'sans arrêtes'.
Seule concession au modernisme dans cette partie de l'atelier, les boîtes continuent leur chemin sur un tapis roulant, passent sous un robinet d'huile adaptée à la recette (tournesol ou huile d'olive extra vierge), avant d'être scellées, appertisée en autoclave et étiquetées. Une fois les boîtes scellées, on peut voir les ouvrières les taper les une contre les autres brièvement pour vérifier à l’oreille la présence éventuelle d’air dans la boîte, qui devra alors être re-travaillée.
Ce mode de production semi-artisanal à base de produits de toute première fraîcheur (jamais congelé, il va sans dire) garanti une chair non meurtrie par le travail de machines, et un goût et une texture unique.
Ma préférée: Pitomail, garnie de piments doux, tomates et aïl; et puis de simples sardines au citron et à l’huile d’olive! Sur une tartine beurrée ou simplement sautées avec des pâtes fines, c'est un régal!
Voilà quelques recettes simples que je vous avais déjà proposées, à base de ces excellentes sardines:
Sardines à la Japonaise, nouilles soba
Croustillants de sardines
Crème de sardines
Linguine aux sardines
Ah, encore une chose : je me lance dans la sardine de garde! Quelques boîtes millésimées mises de côté et retournées une à deux fois par an; je vous dis quoi d'ici cinq à dix ans, il parait que la chair n'en sera que plus fondante et les arômes plus fins et mêlés!