Je n'aime rien tant, au fond, que de me laisser porter par la vanité des choses, pourvu qu'elles soient belles, ou amusantes, dispersées sur le monde comme une fête du gratuit, un défi lancé par la "dépense" à la peur de l'usure, un vertige d'éphémère.. L'amour, la poésie, je le vois, je le sais, l'inutile est dans leurs yeux et les rend plus attirants. L'inutile et la beauté sont depuis longtemps mon royaume. Je le dis sans honte, sans gêne, parce que je viens des horizons d'une pauvreté d'un autre âge, où tout se devait d'être compté, utile jusqu'à l'ennui, utile jusqu'à la rage. Mes rêves étaient de l'autre côté de ces barreaux.
Extrait de Tokyo de Jean PEROL
Photos à Kagurazaka (Tokyo), le 14 juillet 2012