La monétisation des blogs repose sur la place privilégiée qu’ils occupent dans l’économie de l’attention.
Avec sa forte aptitude à attirer un trafic qualifié et participatif, le blog constitue un média publicitaire idéal. Pour l’instant l’essentiel des revenus des blogs est procuré par l’affichage de publicités, la vente de bannières ou tout autre moyen de rediriger le trafic vers un annonceur commercial. L’émergence de régies publicitaires orientées “blog” et l’arrivée tonitruante sur le marché de sites entièrement dédiés à la thématique témoignent de ce nouvel engouement.
Mais ce modèle économique ne saurait demeurer la seule option pour qui veut tirer un revenu de son travail éditorial. Vendre le trafic généré par le blog ne peut que constituer un pis-aller, une solution d’attente.
S’il veux maximiser ses revenus, le blogueur doit rapidement envisager d’abandonner la monétisation de son trafic pour se concentrer sur la monétisation de son contenu. c’est l’application de la maxime TURN YOUR CONTENT INTO PRODUCTS (prônée par Blogprinting.com).
Si un visiteur est arrivé sur votre blog au gré de ses recherches, la probabilité pour que les contenus que vous proposez satisfassent ses attentes est forte. Parmi ces visiteurs qui recherchent les infos qui se trouvent sur votre blog, certains sont prêts à payer pour en disposer.
Je pars du principe intuitif que les recettes directes procurées par ces visiteurs qui restent sur mon site sont à terme supérieures aux recettes procurées indirectement par les visiteurs qui quittent mon site en cliquant sur les pubs.
La différence de paradigme entre les deux modèles se laisse aisément percevoir. En tant que canal de distribution, le blog doit se cantonner aux prétentions modestes d’un média publicitaire ; l’essentiel de la valeur lui échappe pour revenir au producteur. En revanche, la conservation du visiteur ouvre la porte à une relation marchande valorisant directement le goodwill du blog.
A propos des moyens de monétiser les contenus du blog plutôt que son audience, les solutions techniques font encore cruellement défaut. On peut lister les différentes tactiques permettant de recevoir les revenus du visiteur et non plus des régies publicitaires :
L’affiliation
Contre paiement d’un forfait, le visiteur accède à un espace réservé où il bénéficie de services divers et variés et d’un accès privilégié à tout ou partie des informations. On peut également citer dans ces techniques l’abonnement à une newsletter payante.
Des sections du blog peuvent être réservées aux abonnés, mais aussi des forums, des listes de liens, des catalogues de ressources.
Le choix du mode de distribution
C’est une variante de l’affiliation. le visiteur choisit sous quelle forme il désire recevoir les informations publiées sur le blog. La newsletter thématisée à la carte et la segmentation par RSS peuvent être mise à profit pour personnaliser les modalités éditoriales et les adapter aux besoins précis de l’utilisateur. On déclinera la périodicité, les thématiques, le niveau technique de l’édition, les offres privilégiées, les invitations à des événements exceptionnels.
La cession des contenus sous licence
Sur le principe inverse de la publicité contextuelle, les contenus du blog peuvent être cédés (sous forme de stock ou de flux) à des sites tiers relevant d’un contexte identique. Un fil d’actualité culturelle à l’échelle d’une commune peut être exporté sur le site municipal, ceux des commerçants et de tous les acteurs locaux présents sur le net.
Une autre solution consiste à proposer le téléchargement payant d’un document de synthèse donnant un accès raisonné à l’ensemble des contenus du blog, selon une taxonomie inédite. Une excellente réalisation de ce type se trouve chez 150 questions pour l’édition.
Le print
Certains blogs peuvent se prêter à l’édition “papier”. Il existe des solutions 2.0 pour les blogs de cuisine (lulu notamment qu’on transposera aisément aux blogs poétiques et autres carnets personnels).
Blogprinting propose une solution en ligne pour éditer son blog sur papier et le revendre sous forme de livre. Blurb propose également une solution qui semble bien adaptée aux blogs illustrés.
En conclusion, je dirai que pour envisager sérieusement de tirer un revenu décent de son blog, le blogueur aura intérêt à se voir plus comme un éditeur spécialisé que comme un panneau d’affichage bien placé.