C’est un mouvement perpétuel, la Terre et les autres planètes de notre système solaire tournent autour de notre Soleil et celui-ci les entraine dans une course folle à, selon les dernières estimations, 83 700 km/h à travers la Voie lactée, autour du centre de notre galaxie qui se révèle être un trou noir… Dans sa course effrénée, le système solaire, telles une comète ou une planète trop proche de son étoile (une petite référence à mon dernier article…), laisse une trainée de vents solaires, ou queue, derrière lui.
Le vaisseau spatial Interstellar Boundary Explorer (IBEX), de la NASA, a récemment fourni les premières images de cette région sous le vent du système solaire, révélant une structure unique et inattendue.
Les chercheurs ont longtemps théorisé que, comme une comète, une "queue" traine derrière l’héliosphère, la bulle géante dans laquelle réside notre système solaire et qui se déplace à travers l’espace interstellaire. Les premières images d’IBEX, publiées en 2009, ont montré une bande inattendue d’atomes neutre énergétique ou ENA pourEnergetic neutral atom, des émissions de particules sans charge qui se déplace très vite, à l’énergie étonnamment élevée, encerclant le côté exposé aux vents du système solaire. Après avoir analysé ces émissions, une structure dominée par des ENA de plus faible énergie a émergé, elle a d’abord été identifiée comme “l’heliotail” ( la queue de l’héliosphère). Cependant, elle était assez petite et semblait être décalée par rapport à la direction du vent, peut-être en raison des interactions du champ magnétique externe de la galaxie.
Les deux années suivantes d’accumulation de données d’observation par IBEX ont permis aux chercheurs de trouver une deuxième région de la queue sur le côté de celle précédemment identifiée. L’équipe d’IBEX a réorienté les cartes et deux structures similaires d’ENA de faible énergie sont clairement devenues visibles, chevauchant l’héliosphère dans la direction du vent, ce qui indique plus clairement que les structures ressemblent à des "lobes" plutôt qu’a une seule queue unifiée.
Ci-dessous, 3 exemples d’onde de choc astronomique et de queues qui existent autour d’autres “astrosphères” (celle autour du Soleil s’appelle l’héliosphère), comme vus dans ces images prises par différents télescopes (nom / spectre / télescope). Image Southwest Research Institute / NASA.
Selon le Dr Dave McComas, principal responsable de la mission IBEX et vice-président du département ingénierie et sciences spatiales au Southwest Research Institute :
Nous avons choisi le terme “lobes” très attentivement. Il se pourrait bien que ces structures distinctes sont courbées vers la direction du vent. Cependant, nous ne pouvons pas confirmer cela avec certitude en fonctions des données dont nous disposons aujourd’hui.
L’Équipe a adopté les termes nautiques de bâbord et tribord pour distinguer les lobes, comme l’héliosphère est le “bateau” qui transporte notre système solaire à travers la galaxie.
Les données du satellite IBEX montrent que l’heliotail est la région où les vents solaires, qui s’échappe à des millions de kilomètres par heure de l’héliosphère, l’enveloppent et se volatilisant lentement en raison de l’échange de charge.
Après 3 ans de données collectées la mission IBEX apporte cette carte pixélisée de la queue du système solaire ou heliotail.
Toujours selon Dave McComas :
Nous constatons que l’heliotail est beaucoup plus plate et plus large que prévu, avec une légère inclinaison. Imaginez-vous assis sur un ballon de plage. Le ballon est aplati par les forces externes et sa section transversale est ovale au lieu de ronde. C’est l’effet du champ magnétique externe sur l’heliotail. Celle-ci est apparue beaucoup plus grande et très différente de ce à quoi nous nous attendions.
Les deux études publiées sur The Astrophysical Journal : The heliotail revealed by IBEXet The 2-3 Khz heliospheric radiation, the IBEX ribbon, and the three dimensional shape of the heliopause.
L’annonce sur le site du Southwest Research Institute : IBEX spacecraft images the heliotail — the last region of solar system’s boundary to be seen — revealing an unexpected structure.