Le loup et le lynx dans le rapport scientifique 2012 de l’ONCFS

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Grands carnivores : loup et lynx

Les enjeux liés à la présence du loup et du lynx relèvent à la fois du domaine de la biologie de la conservation des populations à effectifs relativement faibles, et de celui de la gestion des interactions fortes avec certaines activités humaines de type pastoralisme et chasse.

Les travaux conduits sur ces espèces s’insèrent ainsi essentiellement d’une part dans des développements méthodologiques permettant la prise en compte, en matière de suivi de population, du fait que ces espèces sont rares et élusives, et d’autre part dans l’acquisition de connaissance sur les mécanismes expliquant la dynamique de leurs bilans démographiques et celle de leurs interactions avec les populations de proies sauvages.
En complément d’un suivi patrimonial « classique » mais fondamental, décliné sur plusieurs dizaines de milliers de km² grâce au déploiement d’un réseau d’observateurs formés spécifiquement, des approches novatrices sont utilisées pour acquérir des données robustes d’abondance et/ou de densité, tandis que d’autres sont testées pour valoriser au mieux la combinaison des résultats de ces différents protocoles de suivi. D’un côté est déployée une collecte extensive opportuniste d’indices de présence classiques, et de l’autre des suivis intensifs sont réalisés sur des sites de référence visant à mesurer localement des variables d’état. L’analyse combinée de ces données d’origines différentes a été initiée dans un cadre théorique bayésien qui se prête bien à ce genre d’approche : on peut ainsi espérer améliorer la précision et la justesse des estimations d’abondance par la prise en compte de simples données de présence/absence.
Le programme prédateur-proie développé dans le Mercantour, et qui visait à acquérir les premiers éléments d’information quant à l’impact de la prédation par le loup sur la dynamique des populations d’un cortège d’ongulés proies, a permis de faire émerger de nouvelles hypothèses sur la structuration spatiale de la pression de prédation.
Enfin, de nouvelles approches de modélisation du cycle de vie et des stratégies de gestion de la population de loup ont été mises au point.
Points forts en 2012
  • Piégeage photographique intensif sur plusieurs nouveaux sites pour estimer les densités de lynx.
  • Définition d’algorithmes d’optimisation pour évaluer les stratégies de gestion de la population de loup.
  • Synthèse européenne des données d’abondance et répartition des populations de grands carnivores.
  • Participation à l’évaluation du PNA Loup 2008-2012 et à la rédaction du PNA 2013-2017
Chef de projet Eric Marboutin.
Source : Rapport scientifique 2012 de l’ONCFS