Quel avenir pour l’officine ? Car le pharmacien gagne de moins en moins d’argent sur la vente du médicament, les ventes baissent, les marges sont plafonnées. Le contexte de l’univers pharmaceutique français évolue, par nécessité de réduire les dépenses de médicaments et devra évoluer, du fait de la mondialisation, avec le développement de la vente par internet et des chaînes de pharmacies dans de nombreux pays. Alors que depuis le 20 juin, la dispensation des médicaments est ouverte aux cyber-pharmacies, pour les médicaments soumis à prescription médicale facultative, cet avis de l’Autorité de la concurrence, envisage l’ouverture partielle du monopole officinal à la grande distribution, toujours pour les médicaments d’automédication. Une dynamique de renforcement de la concurrence sur le médicament, avec pour objectif de faire baisser les prix.
Car la France reste l’un des rares pays où la distribution au détail du médicament en ville est caractérisée par le double monopole pharmaceutique et officinal. Le médicament constitue le deuxième poste des dépenses de santé en France, soit 35 milliards d’euros environ, en 2011 et reste, malgré de nombreuses mesures toujours en progression en CA. Ainsi, le dernier bilan de l’ANSM fait état d’une consommation stable, par Français de…48 boîtes par an. Les pouvoirs publics ont donc mandaté l’Autorité de la concurrence pour la réalisation d’une enquête sectorielle.
Certes l’Autorité rappelle son souci de maintenir la compétitivité de la filière, mais met clairement en accusation certaines pratiques des laboratoires pharmaceutiques susceptibles de freiner la baisse des prix, comme retarder l’entrée des génériques ou contrôler le circuit de détail que sont les officines. L’idée est donc, pour les Pouvoirs publics, de développer une plus forte concurrence en ce qui concerne les médicaments d’automédication, dont les prix sont libres, avec outre le renforcement de l’intervention du grossiste-répartiteur sur le non-remboursable, parfois court-circuité par le laboratoire et l’ouverture partielle du monopole officinal à d’autres réseaux de distribution que les officines, pour commercialiser les médicaments d’automédication.
On peut en attendre, explique l’Autorité, pour l’usager de santé, une baisse des prix en France, un libre-choix du canal d’achat une diminution de disparités tarifaires mais également un développement des ventes à destination d’Etats membres de l’Union européenne via les grossistes-répartiteurs. Certaines entreprises de la grande distribution ont, depuis longtemps, fait connaître leur intérêt pour distribuer certains médicaments dans leurs établissements, dans des espaces dédiés et gérés par des pharmaciens.
Source : Autorité de la Concurrence 10 juillet 2013 : Enquête sectorielle dans le domaine de la distribution du médicament délivré en ville- L’Autorité de la concurrence soumet à la consultation publique une première évaluation dans laquelle elle identifie plusieurs points de blocage potentiels.
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