L’affaire Snowden a au moins eu le mérite de révéler l’ampleur de la surveillance dont tout homme sur la planète, où qu’ils soient, fait l’objet. L’éleveur de chèvres en Azerbaïdjan qui se croit pénard en haut de sa colline, pour peu qu’il possède un téléphone ou un accès, même limité, à Internet est espionné. Déjà dubitatif sur la possibilité de véritablement pouvoir protéger ses données personnelles, le doute n’est plus permis. Quand nous ne fournissons pas nous même gracieusement ce genre d’information via les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, LinkedIn, et consorts.
Le site « We are data » l’annonce d’emblée : « Préparez-vous à découvrir une réalité que vous ne soupçonniez probablement pas… Vous allez pouvoir accéder aux données qui permettent de contrôler les villes modernes. » En d’autres termes, vous pouvez suivre en temps réels la circulation des lignes de métro, la position des différentes caméras de surveillance, les feux de signalisations et « les informations sur les habitants de ces villes [Paris, Londres, Berlin], par le biais de leur activité sur les médias sociaux. » En d’autres termes, toutes celles que nous transmettons depuis notre smartphone : Instagram, Twitter, Facebook, Foursquare. Et avec la géolocalisation vous êtes directement repéré sur la carte en 3D. Grisant… ou flippant au choix !
« We are Data »
Mais qui sont-ils ? Que nous veulent-ils ? Seulement promouvoir le lancement du prochain jeu vidéo développé par les studios d’Ubisoft Montréal et dont la sortie est prévue en novembre 2013 aux États-Unis. Intitulé Watch Dogs (chiens de garde) ce jeu se définit comme un jeu d’aventure et d’infiltration où le joueur pourra pirater les systèmes électroniques d’une ville tels que les caméras de surveillance, les feux de signalisations et… les téléphones portables. Plus vrai que nature !
Dans un autre genre, le MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis au point une application qui, sur la base de notre boite mail, génère une cartographie des contacts avec qui vous communiquez le plus et les différentes interactions entre eux. Qui de vos contacts sont en relation, quel réseau se tisse entre eux ? L’application « Immersion » récupère toutes les métadonnées disponibles sur votre compte (Gmail) : expéditeur, destinataire, les différents corps de textes, les dates et heures. L’algorithme d’Immersion se charge ensuite de trier toutes ces données et de les confronter entres elles. De là, apparaît la toile de votre réseau et ses interactions surprenantes. On se dit souvent que « le monde est petit ». Doux euphémisme.
Vous pouvez tenter l’expérience, c’est indolore mais pas sans risque. Vous donnez ainsi accès au MIT à toutes vos données personnelles présentes sur votre compte (oui, les mails enflammés et photos honteuses oubliées également). Rassurez-vous, vous avez ensuite la possibilité d’effacer les données transmises… en principe.
Attention, Big Brother is watching you !
Article écrit par Elodie C.