Déjà, l’administration Chirac avait lancé à l’Education Nationale comme mot d’ordre, de rattraper le plus possible de candidats pour égaler les Japonais, mais le niveau d’un étudiant bachelier français est sans commune mesure avec celui d’un Japonais ou même d’un Hongrois qui sont bien mieux armés, car ils possèdent des connaissances solides que les français n’ont pas, ou n’auront jamais et pour cause, tout est axé sur les sciences et les mathématiques, comme si le monde se constituait essentiellement d’une pensée froide et scientifique, qui plus est, est loin de la réalité.
La science d’aujourd’hui réfute nombre de vérités universelles en prétextant la vérification scientifique mais celle-ci ne veut rien dire, c’est une illusion, et quand, dans cinquante ans les savants jetteront un regard amusé sur l’état de notre science actuelle, ils souriront en se disant combien nous étions naïfs de croire aux faux mirages de cette science si pleine de vérité.
Ainsi, le mépris permanent de l’art, de la littérature, de la musique, du sport, est, dans notre système d’éducation, une monstrueuse aberration, toutes les sociétés anciennes considéraient l’éducation artistique comme essentielle à l’éducation des lettrés. Mais aujourd’hui, la seule chose qui compte, c’est la science et l’argent. Le niveau culturel des américains est lamentable, même celui des diplômés universitaires qui ne savent qu’une chose, la spécialité qu’ils étudient, tout ce qu’il y a autour n’existe pas, une pensée univoque, comme celles que nos étudiants français apprennent aujourd’hui, chacun sa spécialité, chacun son ignorance de l’autre, des autres, des domaines qui doivent enrichir toute pratique mais qui sont séparés pour faire des spécialistes qui sont incapables d’évoluer faute d’un esprit d’ouverture.
Cet esprit d’ouverture doit être mué par une volonté personnelle que le système dans lequel nous vivons bloque de toutes parts, c’est bien pourquoi la médiocrité se repend comme la peste autour du monde. Comment expliquer que des individus si intelligents tels que nos dirigeants se rendent incapables de nous sortir de la crise qu’ils ont eux-mêmes créé par une perversion du système économique ? Ceux qui nous dirigent sont si intelligents, mais se rendent incapables de se détacher d’eux-mêmes pour comprendre et agir, c’est un drame pour la majorité, ou une simple volonté de bêtise organisée et entretenue.
En France et dans le reste du monde, l’art n’est art que s’il rapporte, sans cela, il n’est rien, allez dire cela à Van Gogh qui n’a vendu de toute sa vie, une seule et unique toile à l’Exposition des XX le 18 janvier 1890, et encore, pour pas cher, alors qu’aujourd’hui, les mêmes qui le méprisaient en ont fait un génie et ses toiles s’arrachent à prix d’or ??? Non, l’art n’est pas celui qui se vend nécessairement, c’est une création libre de tout carcan, capable de s’exprimer naturellement sans pour autant satisfaire à la demande des galeristes et des institutions.
Quel est le rapport avec les résultats du Bac ? C’est très simple, les mêmes qui jugent et considèrent, ont besoin, pour leur orgueil personnel, de valoriser leur origine en trichant comme les grecs sur les chiffres. Savez vous que la moyenne de réussite à la fac de Math est baissée à 6 / 20 tellement le niveau des étudiants a baissé, il en va de même pour nombre d’autres disciplines. En médecine par exemple, les étudiants incapables de suivre le cursus en France, principalement axé sur les maths, vont apprendre en Roumanie pour obtenir un examen au rabais, il en va de même pour le Bac, plus le niveau baisse, plus le taux de réussite augmente, plus les autorités sont satisfaites et pourtant, le Baccalauréat n’a plus aucune valeur.
Il y a cinquante ans, un simple certificat d’étude permettait l’accès aux administrations, facteur, instituteur… Le baccalauréat était un diplôme d’une très grande importance, il permettait l’accès à l’Université, comme aujourd’hui, mais aujourd’hui pour être facteur il faut un bac +3, +4, pour être instituteur, un Bac+3 ou avoir élevé 3 enfants, mais les autres, ceux qui n’ont que le BAC peuvent-ils espérer obtenir une situation, un poste, une carrière, et ceux qui ne l'ont pas ?
Impossible, il faut se plonger dans les études, mais le niveau est de plus en plus bas, et le choix de son université commence comme aux USA à avoir de l’importance. Alors, on relève l’acceptation au BAC en donnant beaucoup d’espoir à des jeunes qui ne sont bons, pour une grande majorité, qu’à faire des photocopies dans un bureau, ils ne parlent aucune langue étrangère, leur niveau est catastrophique, seuls les enfants issus d’une double culture ou de milieux favorisés ont la chance de parler les langues étrangères, le niveau d’anglais est en France proche du nul, celui des Américains est pratiquement nul également, en revanche, les espagnols, les Italiens, les Russes et nombres d’autres nationalités apprennent les langues car ils sont conscients de leur importance, en France, c’est une catastrophe, on se demande pourquoi ? Les Allemands, les Nordiques, parlent quasiment tous Anglais, les canadiens Français ont nombre de lacunes en Anglais ce qui paraît surprenant pour une nation anglo saxonne, et pourtant, c’est le cas.
Ainsi, les étudiants asiatiques sont studieux, bien plus que les étudiants Occidentaux et avec un niveau d’exigence et de réussite très élevé, mais, il en va différemment pour les étudiants français et lorsque les profs en France ont une exigence, les étudiants se plaignent que c’est trop dur, tout est facilité, pour les plus mauvais, surtout pour les plus mauvais qui sont majoritaires, car ils reflètent le niveau général.
Cette volonté de nous faire croire que le taux de réussite au bac est en hausse est un moyen distingué de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, car une grande majorité des jeunes bacheliers ne méritent pas le titre, faute de niveau. Pourtant, nous commettons une grave erreur en France, car à force de se bercer d’illusions, la concurrence est forte à l’étranger, et les ingénieurs chinois, indiens, japonais ont des résultats qui frôlent l’excellence alors que ce n’est pas le cas en France.
Alors, donner le Bac, c’est très bien, mais pourquoi faire et surtout pour aller où ?
Chaque chef d’entreprise éprouve au quotidien des difficultés pour trouver des jeunes performants, intelligents, rapides, le Bac n’a plus aucun sens, ni aucune valeur, alors nos jeunes peuvent bien laisser éclater leur joie, la vie commence à peine et des efforts bien plus importants sont désormais à faire pour prétendre appartenir à une société en évolution, mais comme la médiocrité est désormais un critère d’appréciation, quels soucis ont-ils à se faire ?
Pourtant, l’inquiétude est grande pour l’évolution d’un monde qui devrait s’orienter vers l’excellence et le partage dans le respect de cette planète et de ceux qui l’habitent.
Nous vivons une époque formidiable…
(Photo Frederick Florin . AFP)