J’attendais beaucoup de ma première rencontre avec Edna O’Brien, grande dame des lettres irlandaises s’il en est. Trop peut-être car au sortir de la lecture de ce recueil, je ne suis pas d’un enthousiasme débordant. C’est certes bien écrit, il y est question de passions, de frustrations, de déceptions, de cet ordre moral typique de la société irlandaise catholique et nationaliste, cependant le tout manque de liant. Les personnages sont bien campés mais mon intérêt a fortement varié d’un texte l’autre et certains m’ont profondément ennuyé. Il y a quand même quelques nouvelles sortant du lot, notamment celles qui ouvrent et ferment le recueil.
Une prose délicate et sensible, une ode à une Irlande de pluie et de tourbières et à sa population la plus ordinaire (dans le bon sens du terme) mais un ensemble pas suffisamment homogène. Disons qu’en ce qui me concerne Edna O’Brien n’arrive pas à la cheville de Claire Keegan.
Saints et pécheurs d’Edna O’Brien. Sabine Wespieser éditeur, 2012. 228 pages. 21,30 euros.