Une page qui se tourne

Le verdict est tombé aujourd'hui, j'ai obtenu la mutation que j'ai été contrainte de demander pour échapper au psychopathe qui me harcèle moralement au travail depuis plusieurs années. J'ai eu le choix entre plusieurs postes, j'ai obtenu celui que je voulais.
Je devrais m'en réjouir mais là, j'ai le cœur serré.  Parce que la situation est injuste.  Parce qu'après 9 années de bons et loyaux services, c'est comme si je n'avais jamais existé.  Parce que je sais déjà que je ne vais pas me plaire à ce nouveau poste puisqu'il n'est pas désiré. Parce que j'ai "échoué" dans ma création d'entreprise en parallèle, pas assez rémunératrice pour me permettre d'en vivre. Parce que je suis acculée et que je n'ai pas de solution de secours pour le 1er septembre. Même si l'été n'est pas fini et que j'attends encore des réponses qui pourraient changer le cours de ma vie. Sauf que je n'y crois pas, je n'y crois plus. En même temps, c'est la vie, c'est comme ça. J'ai vécu des moments merveilleux en tant qu'auto-entrepreneur, j'ai monté des projets, j'ai vu des gens aimer mes actions et me remercier pour mon dévouement. Je me suis enrichie humainement. Mais je suis également fatiguée de devoir me serrer la ceinture en permanence, de travailler comme une dingue et de ne pas être capable de payer des vacances décentes à mes enfants.  Alors c'est comme ça, je vais prendre encore un peu sur moi et essayer de ne pas me rendre malade avec tous ces échecs successifs.  Le plus dur n'est pas de redevenir fonctionnaire à 80%. Le plus dur est d'arriver à garder la confiance en soi et se dire qu'on est quelqu'un de bien quand même. Malgré tout. Crédit photo : we heart it