- Aron
- Livre
- Relations internationales
Avec l'été arrivent, chez moi, les résolutions. D'autres attendent la rentrée ou le 1er janvier, mais à ces périodes, j'ai bien trop de choses à faire pour me fixer des trucs perso. Tandis qu'avec l'été, on a plus de temps, même au boulot. Il s'agit donc d'Aron.
Les plus anciens lecteurs d'égéa m'avaient suivi, en son temps, dans la lecture De la guerre de Carl von Clausewitz. Chapitre par chapitre, une lecture crayon à la main, avec ce qui me semblait important, et mes commentaires, et ceux des lecteurs. Nous avions lu 4 cinquièmes du livre, et oui, il faudrait que je termine, surtout que j'ai laissé de côté toute la partie sur la planification. Mais allez savoir pourquoi : plus envie.
En revanche, et un peu pour les mêmes motifs, j'ai envie de me lancer dans une aventure de même type, avec le "Paix et guerre entre les nations", de Raymond Aron (que nous étiquetterons PGEN). Encore un de ces livres fréquemment consultés en bibliothèques, mais jamais lus d'une traite, alors pourtant que chacun les cite. Il est vrai que ce n'est pas un livre de poche, qu'on emmène avec soir dans le métro. Il faut une certaine disponibilité d'esprit.
Mêmes motifs ? Oui, car autant Clausewitz est la figure tutélaire de la stratégie, autant Aron est un des géants quasi contemporains des Relations internationales, dans des matières navigant entre la géopolitique, la stratégie, et autres questions transverses (sociologie, économie, histoire). Son profil, à la fois réaliste et libéral, suscite l'intérêt. Et surtout, même s'il mentionne les "nations" dans son ouvrage, il traite en fait de l'Etat. Au fond, Aron est le dernier théoricien de l’État westphalien, en un temps où celui-ci n'était pas remis en cause. Revenir à ce questionnement de l'Etat me semble indispensable, si l'on veut élaborer quelque chose de plus adapté à notre nouvel environnement.
Son ouvrage est également une somme. La première édition date de 1962, et il y a eu huit éditions. Dans la dernière, posthume, une longue préface expose le principe des amendements qu'Aron voulait apporter à l’œuvre. C'est sur cette édition (1983) que nous travaillerons. Trente ans après, la distance n'est pas trop grande et même si on lira beaucoup de choses sur le communisme ou l'ordre bipolaire, il restera suffisamment de considérations de portée générale.
L'ouvrage fait près de 700 pages. Je ne procéderai probablement pas comme j'avais fait avec Clausewitz : les lectures seront plus longues, les analyses peut-être moins fouillées, et qui sait, il y aura peut-être des sauts. Et je ne garantis même pas d'aller au bout. Bref, de la vraie lecture (moi aussi, j'ai lu Pennac).
En espérant que vous m'accompagnerez,
O. Kempf